À la tribune des Nations unies, Donald Trump s’en prend à l’Europe et défend son climato-scepticisme

Le président américain, Donald Trump a adressé mercredi un réquisitoire sans concession contre le multilatéralisme devant la 80ème Assemblée générale des Nations Unies, défendant un agenda nationaliste marqué par un climato-scepticisme affirmé et une croisade anti-immigration. 

Contrairement à son discours de 2018, qui avait provoqué des ricanements, le milliardaire républicain de 78 ans a été cette fois-ci,  écouté dans un silence glacial.Arguant avoir inauguré un «âge d’or» pour l’Amérique, le locataire de la Maison Blanche a dressé un tableau triomphal de son action économique et diplomatique, affirmant avoir mis fin à « sept guerres ». 

Sur un ton souvent moqueur, il a vivement critiqué l’institution onusienne elle-même, lui reprochant son inefficacité et affirmant n’en avoir reçu qu’«un escalier mécanique défaillant et un téléprompteur défaillant». Il a surtout accusé l’ONU de «financer une attaque contre les pays occidentaux et leurs frontières» via son aide aux migrants.

La charge fut particulièrement virulente sur la question migratoire.  Trump a promis aux nations européennes qui n’emboîteraient pas le pas à sa politique d’expulsions massives, qu’elles iraient «en enfer». 

Il a par ailleurs qualifié le changement climatique de «plus grande arnaque» mondiale, appelant à rejeter « cette idée mondialiste » qui demande aux pays industrialisés de « se nuire à eux-mêmes ».Le président américain est également revenu sur plusieurs dossiers géopolitiques chauds. Il a estimé que la reconnaissance d’un État palestinien constituerait une « récompense pour les atrocités » du Hamas, et a pointé du doigt l’Inde et la Chine comme « premiers soutiens financiers » de l’effort de guerre russe en Ukraine, exhortant les Européens à « immédiatement arrêter tout achat d’énergie russe ».

Ce discours souverainiste est intervenu en opposition frontale avec le plaidoyer prononcé plus tôt par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour la défense du « droit international » et de la « centralité du multilatéralisme ». 

La prestation du milliardaire Trump, centrée sur la défense de ses politiques domestiques et un isolationnisme assumé, illustre la fracture profonde qui sépare désormais, Washington de ses alliés traditionnels sur la scène internationale.