Selon les résultats officiels rendus publics dans la nuit de dimanche à lundi, le Parti d’action et de solidarité (PAS) de la présidente de la Moldavie, Maia Sandu a remporté les élections législatives en Moldavie, confirmant la volonté du pays de poursuivre son ancrage à l’Union européenne.
Une victoire à l’arraché, obtenue avec 50,03 % des voix contre 24,26 % pour le Bloc patriotique prorusse (24,26 %), dans un scrutin marqué par des accusations d’ingérence massive de Moscou et des craintes de déstabilisation.
Ce verdict des urnes, salué comme un «message fort et clair» par le président du Conseil européen, Antonio Costa, ouvre cependant une période d’incertitude politique en Moldavie.
Avec une majorité absolue frôlant le seuil minimal, le parti au pouvoir depuis 2021, devra former un gouvernement fonctionnel dans un Parlement morcelé, où «statistiquement parlant, le PAS s’est garanti une fragile majorité. Un gouvernement fonctionnel sera difficile à former», a immédiatement tempéré l’analyste Andrei Curararu du groupe de réflexion Watch Dog.
Le scrutin, auquel ont participé 52 % des électeurs, s’est déroulé sous une tension extrême, chaque camp accusant l’autre de manipulation. Les autorités moldaves ont dénoncé une « campagne de désinformation sans précédent » et des tentatives d’achat de voix financées par Moscou, des accusations fermement rejetées par le Kremlin.
Le service de cybersécurité national a fait état de plusieurs attaques contre l’infrastructure électorale, précisant qu’elles ont été «neutralisées en temps réel». Dans un contexte régional volatile, la victoire du PAS est interprétée comme un rejet de l’influence russe.
Pour la présidente Sandu, qui a obtenu l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’UE, ce mandat s’annonce périlleux. Elle devra conjuguer les attentes de réformes avec une situation économique difficile, dans un pays parmi les plus pauvres d’Europe, tout en contrant les tentatives de déstabilisation que les experts s’attendent à voir se poursuivre.
La formation d’une majorité stable sera son premier défi, sous l’œil d’une opposition prorusse qui a déjà appelé à manifester pour « défendre le vote des citoyens ». La Moldavie, à la croisée des chemins, maintient son cap européen, mais sur une voie étroite.