Près de 400 migrants sauvés ce week-end, au large des côtes françaises

Le détroit du Pas-de-Calais a connu un week-end dramatique, ponctué par le sauvetage de près de 400 personnes mais aussi par la mort d’au moins quatre migrants, venus alourdir un bilan annuel déjà sinistre. 

Les équipes du Cross Gris-Nez ont été engagées sur pas moins de 24 départs d’embarcations entre samedi et dimanche, selon les communiqués de la Prémar, illustrant l’intensité continue des départs malgré les conditions climatiques périlleuses.

La succession des opérations de sauvetage a rapidement viré au cauchemar. Samedi, environ 220 personnes ont été secourues et débarquées dans les ports de Boulogne-sur-Mer, Dieppe et Calais. Le bilan, cependant, fut sévère : deux femmes somaliennes sont décédées en état d’arrêt cardiorespiratoire, malgré les tentatives de réanimation initiées par les équipes de secours. 

Dimanche, la tragédie s’est répétée avec le décès d’un adolescent retrouvé inanimé sur une plage du Pas-de-Calais, portant le macabre décompte du week-end à au moins trois morts, auxquels s’ajoute un corps repêché samedi à Gravelines.

Ces nouveaux drames portent à au moins 27 le nombre de morts recensés depuis le début de cette année dans ces tentatives de traversée clandestines, selon un décompte de l’AFP. Un chiffre qui souligne amèrement l’échec des politiques visant à endiguer les flux migratoires entre l’Hexagone et la Grande-Bretagne. 

Malgré le renforcement constant des moyens de surveillance du côté français, financés en grande partie par le Royaume-Uni, plus de 32.000 migrants clandestins ont réussi la traversée de la Manche depuis janvier dernier, un niveau record.

La persistance du phénomène jette une lumière crue sur les limites des dispositifs mis en place. Le nouvel accord migratoire anglo-français, entré en vigueur en août et fondé sur un principe symbolique d’échange « un pour un », apparaît déconnecté de la réalité du terrain. 

Critiqué par les ONG et pour l’instant sans effet tangible sur la dissuasion, il ne répond pas à la détresse qui pousse des centaines de personnes, comme les 895 arrivées samedi en Angleterre, à embarquer sur des « small boats » surchargés, au péril de leur vie. Le détroit de la Manche reste une frontière mortelle, et les sauveteurs, en première ligne, en constatent quotidiennement l’impitoyable réalité.