A l’approche des législatives du 25 novembre et à l’heure de la distribution des fameuses «tazkyates» (accréditations), les patrons des grands partis politiques cherchent à esquiver les menaces du nomadisme ou du moins en limiter les dégâts. D’ailleurs, aucune formation ne peut s’enorgueillir d’échapper au phénomène de la transhumance très en vogue chez les politiciens et les notables qui veulent à tout prix décrocher le passeport leur ouvrant les portes du parlement et leur offrant la possibilité d’être ministrables. Ces derniers temps, chaque jour nous apporte son lot de démissions à titre individuel ou collectif au sein des états-majors d’un tel ou tel parti. Au Mouvement Populaire, l’une des plus anciennes formations de l’échiquier politique national, n’échappe pas à la règle. Ses élus et vieux militants des instances dirigeantes sont courtisés par les autres formations en lice. A Rabat, la section du MP, a provoqué l’ire de plusieurs de ses membres au sein du conseil de la ville en leur donnant la consigne de soutenir l’ancien maire de la capitale, Omar Bahraoui pour un nouveau mandat à la tête du conseil régional. Un poste qui était initialement prédestiné à Brahim Joumani. Mais le richissime homme d’affaires sahraoui qui coiffe le plus grand parc de transport urbain (autobus) dans la région, a préféré se désister au profit de Bahraoui, pour éviter tout conflit d’intérêt prohibé par la nouvelle loi électorale. La même tête de liste était convoitée par un autre poids lourd du parti, Houssine Karroumi, l’actuel président de l’arrondissement de Yaacoub El Mansour. Ayant eu la puce à l’oreille que Abdelkader Tatou, membre du bureau politique, a été nommé tête de liste à Yaacoub El Mansour et Bahraoui a été désigné à été désigné tête de liste pour briguer la mairie de Rabat, Karroumi a non seulement claqué la porte du MP, mais il a dégarnie la mairie, en entrainant derrière lui, 25 conseillers harakis pour rejoindre ensemble les rangs d’un autre parti rival. Cette décision a mis en branle-bas le tout MP et non seulement sa section de Rabat.Dans leur lettre de démission collective adressée au Secrétaire général du MP, Mohand Laenser, les 25 conseillers sortants expliquent leur mécontentement par la nomination en tête de listes à Rabat, deux députés sortants Tatou et Bahraoui, qui, à leur avis, « n’ont rien fait pour les habitants de Rabat ». Le second vivait même au Canada, loin du parti, et ce depuis sa défaite contre l’actuel maire, Fathallah Oualaou. Ils reprochent à Laenser de fermer l’œil sur le clientélisme au sein du MP qui a grand besoin d’une vraie démocratie interne.Dans une vaine tentative de colmater les brèches ainsi créées dans l’édifice haraki, le secrétaire général du MP n’a pas trouvé mieux que d’aller rabattre de nouveaux adhérents parmi les cadres administratifs et les hommes d’affaires. Il a entamé la semaine écoulée à Rabat, une série de rencontres dans plusieurs villes du royaume, avec comme objectif d’amadouer de futures recrues et de les inciter à rejoindre les rangs des Harakis. Pour le patron du parti berbère, cette campagne trouve sa justification dans la volonté de la direction d’injecter un sang nouveau dans les veines du MP.