Gouvernement: le blocage tourne au désintérêt

Demain, le Maroc bouclera son cinquième mois sans gouvernement et les perspectives pour la formation du nouvel Exécutif sont toujours aussi floues, Abdelilah Benkirane faisant perdurer une situation de blocage pour des raisons presque incompréhensibles.

La principale raison évoquée par le chef du gouvernement désigné est son refus catégorique de la participation de l’USFP. En face, le chef du RNI, Aziz Akhannouch, son principal partenaire politique, s’accroche mordicus au parti de la Rose.

La raison, dit-il, est de disposer d’un gouvernement fort adossé à une majorité confortable. Akhannouch veut aussi s’appuyer sur l’USFP, dont les cadres politiques ont une valeur  certaine et disposent d’un réseau international qui sera utile pour la cause nationale.

Mais Benkirane, qui peut compter sur une quasi-unanimité au sein de sa formation islamiste du PJD, ne l’entend pas de cette oreille. Il conteste donc au patron du RNI de négocier comme s’il était le vrai chef du gouvernement.

Un duel inextricable qui cache en réalité la crainte de voir Akhannouch se renforcer à tel point de devenir la figure de proue du prochain Exécutif. Sachant qu’aucun gouvernement n’est  possible sans une coalition de leurs deux partis, Benkirane et Akhannouch poursuivent donc une épreuve de force qui suscite désormais plus d’indifférence que d’intérêt.

Et à défaut de négociations franches pour débloquer la situation, ils continuent leur combat de coqs par déclarations plus ou moins allusives fuitées dans la presse et les réseaux sociaux.