La date du 8 mars est invoquée chaque année pour rappeler le rôle essentiel de la femme dans la société, les droits de la femme au travail, à la parité, etc. dans une sorte de recherche infinie pour atteindre un improbable objectif. Pourtant, tous les espoirs sont permis au regard des promesses futures.
Il en est ainsi des perspectives pronostiquées au niveau international. Comme cette estimation avancée par le secrétaire général de l’ONU. Si le monde parvenait à combler l’écart existant entre hommes et femmes en matière d’emploi, cela pourrait augmenter le PIB mondial de 12 milliards de dollars d’ici à 2025, assure Antonio Guterres.
Le constat de la FAO est plus décisif encore concernant les femmes rurales. « Dans les multiples rôles essentiels qu’elles jouent en tant qu’exploitantes ou travailleuses agricoles, entrepreneures, mères, épouses et cheffes de communautés, les femmes rurales sont l’ossature des sociétés rurales et les garantes de la sécurité alimentaire de leur famille et de leur communauté », souligne l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Au Maroc, si la question de l’autonomisation économique de la femme a encore du chemin devant elle, « les choses évoluent parce qu’il y a une volonté politique qui fixe un cap », comme l’a souligné la présidente déléguée de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris, Dr Zeina El Tibi, mardi au Parlement européen (PE).
Parlant de « L’évolution et l’influence de la femme dans les sociétés du sud de la Méditerranée », dans le cadre d’une conférence sur l’État des lieux des droits des femmes en Méditerranée, Zeina El Tibi a expliqué que le Roi Mohammed VI avait « placé la question de la femme au cœur des enjeux fondamentaux de la modernisation ».
Pour elle, l’étape essentielle a été la réforme du Code de la famille (la Moudawana) en 2004. Le souverain marocain a « adopté une démarche d’ijtihâd afin de faire prévaloir une vision moderne remplaçant les concepts restreignant la dignité de la femme ». Elle a, à ce propos, rendu hommage à « la forte volonté politique » dont le souverain a fait preuve à cet effet.
« La deuxième étape a été la place des femmes en politique et dans les affaires publiques », avec l’encouragement de « l’accès des femmes aux plus hauts postes dans l’administration et les établissements publics », a expliqué Zeina El Tibi. « Même le champ religieux a été concerné puisque des femmes siègent dans les Conseils des oulémas ».
« Voici donc un pays qui avance. Mais dans les autres pays (de la rive sud de la méditerranée), la situation de la femme est plus préoccupante », a-t-elle insisté. « Il en est de la condition féminine dans les pays du sud de la Méditerranée comme de l’ensemble des autres questions de société. L’action de l’État est essentielle. Il faut un État fort, légitime, un État de droit faisant consensus ».