Hamid Chabat résiste encore (mais pour combien de temps) à la tempête qui s’est déchaînée contre lui au sein de son propre parti, alors qu’une majorité de membres du Comité exécutif de l’Istiqlal et des parlementaires du parti demandent sa destitution à cause de la profonde crise que traverse le parti des suites de ses actes et déclarations inconsidérés.
Sur un total de 27 membres du Comité exécutif, 16 demandent le départ du secrétaire général de l’Istiqlal avant même la réunion du Congrès national, prévu en mai prochain. Ils sont soutenus par 60 parlementaires sur les 71 que compte le parti (46 députés et 25 Conseillers à la deuxième Chambre). La fronde anti-Chabat est conduite par Hamdi Ould Errachid, l’une des figures de proue du parti et président du Conseil régional de Laâyoune-Sakia El Hamra.
Les frondeurs pointent «l’irresponsabilité » de Hamid Chabat et son attitude de confrontation tous azimuts qui n’a attiré que les ennuis au parti, relégué à présent dans l’opposition. Les anti-Chabat ont beau crier que le parti se trouve dans « une situation illégale », le secrétaire général n’en a cure.
Il a ignoré la décision de la justice qui lui a ordonné de lever la suspension de Yasmina Baddou et Karim Ghellab comme membre du Comité exécutif. De la même manière qu’il continue de snober la décision du conseil national lui demandant de désigner une commission chargée de gérer les affaires du parti en attendant la réélection d’un nouveau secrétaire général et la tenue d’un conseil national extraordinaire.
Il est vrai que les membres rebelles du Comité exécutif avaient été interdits d’entrer au siège du parti à Rabat, lundi dernier, sur injonction directe de Chabat. Ce qui signifie que le fougueux chef de l’Istiqlal contrôle toujours les leviers de parti et illustre le soutien dont il bénéficie encore dans les structures parallèles et la base du parti.