La campagne pour les législatives du 25 novembre n’a pas encore officiellement commencé, mais c’est tout comme. Signe de cette fièvre électoraliste avant terme, la conférence de presse de Salaheddine Mezouar de ce mercredi 5 octobre. Le président du Rassemblement National des Indépendants (RNI), qui lorgne la primature, a fait courir le bruit d’une annonce « importante ». Il n’en fallait pas plus pour que les experts en conjectures se lancent dans toutes sortes d’hypothèses, les unes plus farfelues que les autres. L’éventualité d’un retrait du Gouvernement des 6 ministres RNI ne semble pas tenir la route, bien que l’annonce de la sortie de la majorité gouvernementale du RNI soit évoquée par certains analystes, notamment le journal « Akhbar al Yaoum » de ce jour.
Reste la possibilité très vraisemblable de l’annonce d’une vaste alliance avec d’autres partis. En plus de son attelage avec les partis d’opposition que sont le PAM de Fouad Ali El Himma et l’Union Constitutionnelle (UC) trois autres formations devraient venir compléter la structure actuelle, le Parti Travailliste de Abdelkrim Benatiq , le Parti de la Gauche Verte de Mohamed Fares, et le parti socialiste de Abdelmajid Bouzoubaa.Alors que le RNI et ses nouveaux alliés se réunissaient hier tard dans un grand hôtel, l’USFP tenait une réunion de crise afin de déterminer la position à adopter. Les socialistes, que le journal « La vie économique » crédite d’un bon score lors des futures élections selon un sondage qu’il a mené récemment , seraient en effet isolé si cette alliance venait à se matérialiser, et seraient obligés de composer avec des forces politiques assez éloignées de leurs positions idéologiques, telles le PJD et l’Istiqlal. D’aucuns voient dans l’ouverture de Mezouar, une tentative visant à reconstruire le grand pôle politique que le PAM a constitué avec succès lors des élections locales de 2009 pour faire face à la montée des islamistes du PJD. au moins, la nouvelle grande alliance permet une clarification du champ politique ainsi qu’une simplification de l’offre politique pour les électeurs marocains, qui étaient quelque peu perdu. Le président du RNI, parti qui forme l’un des piliers de l’actuelle majorité, s’était attiré les foudres du chef du Gouvernement. L’Istiqlalien Abbas El Fassi n’a pas avalé le ralliement du parti de Mezouar à une alliance regroupant le PAM et l’UC, deux partis de l’opposition, et ne supportait plus d’être pris de vitesse par son successeur potentiel, qui vient de signer là un très grand coup avec cette large alliance.
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