Vantée ou critiquée, l’annonce la semaine dernière de la formation d’une coalition de huit partis politiques, n’a laissé personne de marbre. Surtout que cette alliance, baptisée « Coalition pour la Démocratie », intervient à moins de deux mois de législatives cruciales pour le pays, les premières sous la nouvelle Constitution. Si cette coalition, parrainée par les quatre anciens : RNI, PAM, MP et UC, a été accueillie par une levée de boucliers dans les rangs du PJD, elle n’en répond pas moins à un cahier des charge politique convenu. A commencer par la lutte contre la balkanisation du champ politique. Et face aux critiques reprochant à la nouvelle alliance de rassembler pêle-mêle des partis de gauche et de droite, Salaheddine Mezouar, le chef du RNI, répète à l’envi que les huit formations souscrivent ensemble aux fondamentaux de la démocratie et de la modernité. Dans les circonstances actuelles, la création de ce qui a d’ores et déjà été baptisé «Coalition des 8 », peut-elle réellement changer le comportement des autres protagonistes de la scène politique? c’est ce que semblent croire les observateurs du aysage politique marocain, notamment en obligeant les autres forces à se regrouper en pôles politiques. Ainsi, une alliance des trois vieux partis de la Koutla avec les islamistes du PJD est une option présentée de plus en plus comme probable. Les états-majors des partis de la Koutla (Istiqlal, USFP et PPS) qui ont tenu des conciliabules le 6 octobre, ont certainement évoqué la chose , ce qui les positionne par rapport à l’alliance des huit. De leur côté, les islamistes du Parti Justice et Développement, sentant des tentatives d’isolement politique, ont eux aussi laissé entendre qu’ils restaient ouverts à un rapprochement avec la Koutla.
Si ce rapprochement venait à se concrétiser, il aura au moins réussi à atteindre un objectif essentiel. Celui de permettre une plus grande clarification du champ politique face à un foisonnement pléthorique de partis qui apparaissent uniquement à la veille des échéances électorales. Une fâcheuse tendance qui a fini par provoquer la désaffection des électeurs. Autre avantage que les observateurs voient dans cette alliance, c’est qu’elle peut préfigurer une coalition gouvernementale dans le cas où le RNI venait à remporter les élections. En tout cas, l’annonce de cette coalition qui regroupe également le Parti travailliste, le Parti Socialiste, le Parti de la Gauche Verte et le parti islamiste modéré de la Renaissance et de la Vertu, promet de stimuler un champ politique qui s’est installé dans une somnolence d’autant plus inquiétante que l’échéance du 25 novembre approche à grands pas.