La coalition du G8 a fait sortir du bois ses concurrents. Moins d’un mois après la formation de l’alliance des huit partis politiques, conduite par la troïka RNI-PAM-MP, c’est au tour de trois autres partis d’annoncer leur regroupement dans une union du centre.Il s’agit du Mouvement démocratique et social (MDS), du Parti Al Ahd Addimocrati et du Parti du renouveau et de l’équité. Le rapprochement des trois a donné lieu à « l’Alliance des partis du centre ». A moins d’un mois des législatives du 25 novembre, cette bonne résolution prend l’allure d’une prise de conscience salutaire chez une pléthore de partis politiques, incapables de percer individuellement. Elle répond surtout à un impérieux besoin de rationalisation du champ partisan. L’éclatement de la scène politique avec l’apparition d’une multitude de formations, dont certaines ne voient le jour qu’à l’approche des élections, avait provoqué un profond désintéressement des électeurs. Si l’avènement de cette nouvelle alliance ne constitue pas le gage d’une réconciliation assurée des votants avec les bureaux de vote, il traduit au moins la volonté des acteurs politiques de favoriser l’émergence d’un paysage rassemblé autour de pôles politiques clairs et lisibles. Une nouvelle configuration de nature à répondre aux attentes des citoyens en termes de renouvellement du personnel politique, de moralisation de la vie publique et de bonne gouvernance. Face à cet alignement en ordre de bataille des partis du centre, les autres grands partis ne sont pas en reste. L’USFP, l’Istiqlal et le PPS qui forment l’ossature de l’actuelle majorité gouvernementale, ont réactivé leur vieille Koutla, oubliée ces dernières années dans les méandres des calculs politiques exclusifs. Seuls les islamistes du PJD font encore la fine bouche. Ils semblent démentir jusqu’à présent tous les pronostics de rapprochement avec l’Istiqlal ou avec l’USFP, chacun pris individuellement. Le parti au référentiel islamiste est surtout inquiet de voir se reproduire le scénario catastrophe de 2007, quand il comptait rafler 40% des suffrages pour ne récolter au final qu’environ 14% des voix. Les amis d’Abdelilah Benkirane craignent plus que tout de faire les frais d’une indifférence des jeunes envers les partis politiques dans leur ensemble, comme vient de le montrer une enquête d’opinion réalisée par deux centres français, l’Institut Thomas More et Tendance Institut.