Les concertations pour la formation du prochain gouvernement, entrecoupées par les marchandages autour du partage des portefeuilles à pourvoir, se poursuivent à un rythme accéléré entre le PJD et les autres partis politiques. A la date d’aujourd’hui, seuls Abbass El Fassi, chef du parti de l’Istiqlal (PI) et Mohand Laenser, leader du Mouvement Populaire (MP) ont confirmé la participation de leurs formations au gouvernement que doit conduire le secrétaire général du Parti Justice et Développement (PJD), Abdelilah Benkirane. Chez les communistes, même si Nabil Benabdellah, secrétaire général du Progrès et du Socialismes (PPS), a réussi à obtenir l’OK des membres du bureau politique, il doit néanmoins, attendre l’aval du Comité central qui doit se réunir demain samedi à Salé pour se prononcer définitivement sur la participation ou non au gouvernement. Nabil n’a pas attendu la réunion du Comité central qui était initialement prévue pour jeudi 8 décembre avant d’être ajournée à la dernière minute à samedi. Depuis qu’il a été contacté par le futur chef de gouvernement, le patron du parti du livre a entrepris une course contre la montre, multipliant contacts et rencontres à domicile, pour mobiliser les chefs de troupes au sein du Comité central en vue de s’assurer un Oui massif à l’entrée du PPS au Cabinet Benkirane. Après avoir laissé tomber son allié historique l’USFP qui s’est mis dans le camp de l’opposition, Si Nabil s’est lancé dans une course effrénée motivée par l’envie de s’offrir coûte que coûte, un fauteuil confortable dans le cabinet Benkirane. Nabil n’est pas prêt à oublier la gifle qu’il avait reçue de son ex-patron Taieb Fassi Fihri, ministre des affaires étrangères qui l’avait rappelé en juillet 2009, alors qu’il venait à peine de débarquer au poste d’ambassadeur marocain à Rome en Italie. A l’origine de ce rappel inattendu, une prise de bec en plein public, accompagnée d’insultes et de propos injurieux entre l’épouse de Fassi-Fihri, Fathia Tahiri et celle de Benabdellah, Kawtar Sounni, lors des Biennales des Arts de Venise. Certains cadres très proches de l’état-major du PPS, avancent que c’est madame Kawtar Sounni qui aurait incité sou époux Nabil de tout faire pour entrer au gouvernement conduit par les islamistes. L’idée caressée par Kawtar serait de voir son époux se confier le portefeuille des affaires étrangères pour prendre la revanche contre le couple Fihri dans le cas où taieb Fassi Fihri serait promu à un poste diplomatique à l’étranger. Certains observateurs avertis s’expliquent d’ailleurs mal le rapprochement entre le PJD islamiste et le PPS communiste ; deux formations aux idéologies diamétralement opposées, sinon par des intérêts strictement personnels qui motivent Benabdellah et ses coéquipiers. Avec cette nouvelle orientation Feu Ali Yata doit se retourner dans sa tombe. Circulez, il n’y a rien à comprendre chez l’élite politique marocaine.
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