Le cabinet Benkirane a-t-il les moyens de répondre aux revendications sociales ?

Cette grande question trouve une petite réponse chez le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement. Si l’on croit Mostapha El Khalfi, l’actuelle coalition gouvernement conduite par Abdelilah Benkiran, chef du PJD, a effectivement les moyens (financiers) pour répondre aux attentes sociales pressantes. Dans une déclaration publiée mardi sur le site internet allemand de « Deutsche Welle », El Khalfi précise que le programme gouvernemental qui sera soumis demain jeudi au parlement pour approbation, comporte des mesures concrètes qui seront mises en œuvre dès que le gouvernement aura obtenu la confiance des députés.

A titre informatif, le porte-parole du gouvernement précise que « le Maroc compte un million de chômeurs et que 190.000 personnes arrivent chaque année sur le marché du travail, outre un contingent de 250.000 enfants qui quittent l’école avant terme ». Et El Khalfi d’ajouter que l’équipe de Benkirane est totalement consciente de cette réalité et compte bien aller de l’avant pour traiter toutes ces failles à travers des mesures urgentes énoncées en détail dans le programme gouvernemental qui attend l’aval du parlement avant sa mise en œuvre.
Parmi les mesures à caractère urgent, Mostapha El Khalfi retient la généralisation de la couverture médicale au profit de 8 millions de Marocains de différentes catégories d’ici cinq ans, avant la fin du mandat du gouvernement. Pour préserver les grands équilibres économiques tout en satisfaisant les revendications des couches sociales défavorisées, a-t-il expliqué, le gouvernement compte beaucoup sur la manne fiscale, dont les recettes sont en hausse et ont dépassé les 600 milliards de Dirhams durant les quatre dernières années.
Le Maroc s’apprête aussi, selon El Khalfi, à cueillir les fruits des grands projets sectoriels ayant nécessité d’importants investissements. Des ressources qu’il va falloir surement rationaliser et en garantir une répartition équitable.
Les ménages des classes pauvres et moyennes qui se plaignent partout de l’essoufflement de leurs bourses affectées par les dépenses conséquentes du téléphone, de l’internet, le recours à l’enseignement et à la santé privés fort payants, la hausse vertigineuse des tarifs dans l’immobilier et des prix des produits alimentaires de base, ont à présent, les yeux rivés sur ce que va leur offrir le nouveau gouvernement. En parallèle les chefs d’entreprises et les hommes d’affaires qui font marcher la machine économique du pays ainsi que les détenteurs de capitaux étrangers qui comptent investir dans le royaume, s’impatientent de connaitre les grandes lignes du programme gouvernemental pour réagir. Donc tout le monde est dans l’expectative en attendant la date butoir de la présentation, d’abord au parlement et ensuite au grand public, des intentions et grandes orientations du gouvernement Benkirane.