Le rejet de la prorogation de l’accord de pêche et le retard pris dans la ratification de l’accord agricole par le Parlement européen (PE) pèsent de tout leur poids sur les relations de partenariat entre le Maroc et l’UE. Au lendemain du rejet, en décembre dernier, de l’accord de pêche e Maroc-UE, Rabat a menacé de revoir toutes ses relations avec l’Europe. Pour éviter une telle brouille dans les relations entre Rabat et Bruxelles, le nouveau chef de la diplomatie marocaine, Saad-Eddine El Othmani est monté au créneau pour mettre les points sur les « i ». Il a affirmé jeudi à Rabat, qu’une nouvelle vision stratégique s’imposait dans ces relations, afin de dépasser le stade du statut avancé vers un partenariat plus approfondi et bénéfique aux deux parties. A l’issue d’une entretien avec le Commissaire européen à l’Elargissement et la Politique européenne de voisinage, Stefan Füle, El Othmani a souligné que le Maroc soutenait la nouvelle approche de la politique européenne de bon voisinage qui devrait se traduire par des actions concrètes, tout en impliquant un partenariat plus poussé et plus équilibré. L’UE trouvera en le Maroc un partenaire fort et avisé et un partenaire crédible.
Venu spécialement au Maroc pour rassurer le nouveau gouvernement Benkirane sur les bonnes intentions de l’UE, le commissaire européen a assuré que l’UE fait en sorte que le vote du nouvel accord agricole se déroule dans de bonnes conditions tant au niveau de la commission concernée qu’au niveau du PE.
Il s’agit de la deuxième visite de Füle au Maroc et la première d’un haut responsable de l’UE depuis les élections de novembre dernier et la nomination du nouveau gouvernement dirigé par Abdelilah Benkirane.
De son côté, l’Ambassadeur, chef de la délégation de l’UE à Rabat, Eneko Landaburu a tenu à assurer que « le Maroc est incontestablement un partenaire privilégié et prioritaire pour l’Union européenne ». Intervenant lors d’une conférence sur le « Statut avancé et coopération Maroc-UE : Perspectives futures », organisée jeudi à Rabat, le diplomate européen a affirmé que le Maroc « est notre partenaire du monde arabe avec lequel nous avons plus de confiance et de liens ». Tout en qualifiant de « positif » le bilan du statut avancé, Landaburu a insisté que « malgré ses limites, ce statut a permis de lancer des perspectives et de se mettre dans des mécanismes de changement qui sont tout à fait concrets ». Malgré ces avis partagés, le gouvernement Benkirane aura bientôt son idée fixe sur le genre de rapports qu’il doit entretenir avec ses partenaires européens.
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