Abdelilah Benkirane, dont le gouvernement vient d’obtenir haut la main le vote de confiance du parlement, a déjà préparé ses valises pour sa première sortie officielle à l’étranger. C’est à Davos, où se tient le 42ème World Economic Forum (WEF) réunit plus de 2500 hommes d’affaires, politiques, scientifiques ou dirigeants d’ONG appartenant à « l’élite mondiale » que Benkirane a choisi de faire son premier voyage officiel à l’étranger. Outre son speech devant le forum suisse, le nouveau chef de l’exécutif marocain aura surement du pain sur la planche, car il aura à faire connaissance de grosses pointures du monde de la politique et du business. Le chef du parti islamiste Justice et Développement (PJD) a longtemps campé dans les rangs de l’opposition, commence à peine à s’initier à la responsabilité gouvernementale et au protocole diplomatique. Pour ce premier voyage, il s’est fait accompagner à titre préventif, par certains de ses hommes de confiance qui joueraient le rôle de conseillers.
Depuis sa nomination par le roi Mohammed VI, le 29 novembre dernier à la tête du gouvernement de coalition, Benkirane n’a disputé que des matchs à l’interne. Même en recevant son homologue espagnol, Mariano Rajoy, Benkirane n’était pas encore entièrement investi dans ses nouvelles fonctions pour débattre le fond des sujets qui préoccupent les deux royaumes.
Le chef du gouvernement marocain part néanmoins au 42ème WEF de Davos avec de bonnes notes dans la poche à faire prévaloir en Suisse. Car, dans un contexte de crise économique mondiale et de printemps arabe, le Maroc a réussi à esquiver la crise, réalisant même un taux de croissance positif qui serait officiellement entre 4 et 5% en 2011, alors que son principal partenaire commercial, l’Union européenne se trouve confrontée à une des graves crises économiques de son histoire. A son retour à Rabat, le prolixe Benkirane nous dira bien si la chasse a été assez bonne pour cette première sortie.