Les professionnels marocains de l’agriculture ont pu souffler un premier ouf après le vote positif de la Commission du Commerce international du Parlement européen (PE) en faveur de l’accord agricole Maroc-UE. Les membres de cette commission se sont prononcés jeudi à Bruxelles, par 23 voix pour, 5 contre et une abstention en faveur de l’élargissement du dit accord. Avec ce premier test, les négociateurs marocains marquent certes un bon point en attendant le grand passage de l’accord en plénière au PE prévu pour la mi-février. Le vote de la Commission parlementaire, comme l’explique le ministre délégué aux affaires étrangères, Youssef Amrani, atteste que l’Union européenne réagit favorablement aux attentes du Maroc pour une coopération économique et un échange fructueux. Par leur vote massif en faveur de l’élargissement de l’accord agricole qui prévoit l’augmentation des quotas des exportations agricoles marocaines vers le marché européen, les membres de la Commission du PE sont allés à contre courant des eurodéputés et des lobbies hostile à de pareilles ouvertures comme le député vert français, José Bové ou les associations agricoles espagnoles surtout celles de l’Andalousie. A Madrid, les conservateurs au pouvoir et à leur tête, le président du gouvernement et chef du parti populaire, Mariano Rajoy, mènent depuis plusieurs mois, campagne contre la ratification de l’accord agricole par le parlement européen. Pour des mobiles purement électoralistes, même leurs rivaux socialistes qui se préparent aux élections municipales du 25 mars en Andalousie, ont fini par adopter la même position répulsive. Avec 54 eurodéputés sur un total de 754 élus au PE, les Espagnols ont plus de chances que leurs voisins du sud, de faire pencher la balance en leur faveur. Mais comme dans le cas de l’accord de pêche, les intérêts des 26 autres pays membres de l’UE ne sont pas systématiquement convergents avec ceux du royaume ibérique, le Maroc a lui aussi une bonne marge d’espérance.
Ayant été profondément déçus par le rejet en plénière de l’accord de pêche, les professionnels et les négociateurs marocains attendent donc la date butoir du 15 février, avant de pouvoir tirer les conclusions des tractations en cours. Donc, même avec le vote largement positif de la Commission du Commerce international du PE, rien n’est encore joué, il faudra alors scruter le dernier mot des eurodéputés.
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