Algérie: Sans surprise le président Bouteflika brigue un 5eme mandat

L’annonce n’a surpris personne, ni en Algérie ni à l’étranger. L’officialisation de la candidature pour un 5eme mandat du président Abdelaziz Bouteflika, 81 ans et paralysé par un sévère AVC, était attendue par la majorité des algériens comme une fatalité.

Publiée dimanche par l’agence officielle APS, la dépêche annonçant que le président allait briguer un cinquième mandat à l’élection présidentielle du 18 avril, est venue juste mettre fin à un faux suspense.

Les généraux qui tirent les ficelles du pouvoir réel en Algérie, ont brodé tout un scénario autour de la candidature du président, suggérant aux partis de la coalition gouvernementale et à des personnalités politiques d’implorer le président pour qu’il se porte de nouveau candidat à sa propre succession.

Auparavant, les médias acquis aux hauts gradés avaient, pendant des semaines, tenté de fait croire à l’existence d’autres pistes, comme l’allongement du mandat du président, ou le report de l’élection. L’objectif est de donner l’illusion aux  algériens qu’en dehors du président Bouteflika, il n’y a pas d’alternative.

Mais, les partis d’opposition avaient bien scanné la situation et appelé au boycott massif et pacifique du scrutin, estimant que c’est le scénario de la présidentielle de 2014 qui se répète, avec à la clé le même résultat.

Pour eux, cette situation traduit le blocage dans lequel se trouve le régime en Algérie et la crispation des généraux sur leurs privilèges. L’ironie de l’histoire, c’est que le président qui ne s’est plus exprimé en public depuis avril 2013, n’est pas en mesure de faire sa propre campagne pour l’élection.