En Algérie, la mobilisation populaire contre un 5eme mandat du président Bouteflika reste forte au lendemain du retour de Genève du chef de l’État, où il était hospitalisé des suites de l’AVC dont il a été victime et qui le maintient paralysé et incapable de parler depuis six ans, alors que les défections se multiplient dans les rangs du pouvoir.
Après les manifestations géantes de vendredi dernier à Alger et à travers tout le pays, suivies de l’appel de grève qui est diversement suivi, ce sont des milliers de lycéens qui ont manifesté dimanche.
Lundi, un millier de magistrats ont fait part de leur refus de superviser l’élection présidentielle du 18 avril si le président Bouteflika y est candidat, au moment où les barreaux ont entamé une grève de 48 heures.
Les avocats demandent au Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer mercredi au plus tard, sur la validité des candidatures, de ne pas valider celle du président Bouteflika, 82 ans, à cause de son «incapacité à exercer» les fonctions de chef de l’Etat.
Lundi encore, ce sont les députés de six groupes parlementaires qui se sont retirés d’une séance de l’Assemblée Populaire Nationale (le Parlement) pour protester contre le 5eme mandat de Bouteflika.
Depuis le 22 février, des centaines de milliers d’Algériens manifestent contre un 5eme mandat pour le président Boteflika, au pouvoir depuis 20 ans et gravement diminué par la maladie qui le maintient loin du regard des Algériens.
Devant la situation de blocage dans laquelle s’est empêtré l’entourage du président malade, dont son frère, le très influent Said Bouteflika, les observateurs multiplient les scénario.
Les plus insistants parlent d’un report de l’élection présidentielle, ou de la tentative du clan au pouvoir de maintenir la candidature de Bouteflika, ce qui risque d’ouvrir la voie à la confrontation directe avec les manifestants.