Les signes de tension ont de nouveau refait surface dans les rapports entre Rabat et Alger. Le sujet qui prête à polémique c’est encore et toujours le Sahara. Alors que des deux côtés des frontières, tout le monde s’enthousiasmait des premiers signes d’apaisement et de réchauffement entre les deux pays, voila qu’un échange de propos entre deux diplomates marocain et algérien à Genève vient troubler les efforts de normalisation en cours. La tension entre Rabat et Alger est montée d’un cran mercredi dernier, lorsque le chef de la délégation algérienne auprès de l’Onu à Genève, avait attiré l’attention du CDH (Conseil des Droits de l’Homme) sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental. Ce à quoi, son homologue marocain, Omar Hilale a répondu que « l’évocation de cette question (des droits de l’homme au Sahara) dans cette enceinte est déplacée tant dans sa démarche que dans son contenu ». La riposte du côté algérien ne s’est pas fait trop attendre. Un haut responsable gouvernemental qui parlait sous le couvert de l’anonymat, a confié à un média local, qu’à Alger «nous sommes profondément surpris par cette réaction. Nous avons toujours affirmé, a-t-il dit, que la question du Sahara occidental relève de la responsabilité de l’ONU » Le même responsable s’est par ailleurs attaqué au chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane qui dans un entretien au quotidien algérien Echorouk publié le 13 mars dernier, s’exprimait sur les législatives algériennes, estimant que le moment était venu pour les islamistes algériens d’accéder au pouvoir. «Ces propos, s’ils sont confirmés, sont malvenus » en Algérie, a déclaré le responsable algérien, ajoutant que «les relations de bon voisinage et la non ingérence dans les affaires intérieures devraient instamment commander à quiconque de s’abstenir de préjuger de l’expression souveraine du peuple algérien».
Par ailleurs, on a appris que l’ambassadeur d’Algérie à Rabat, Ahmed Benyamina aurait pris contact la semaine écoulée, avec le secrétaire général du ministère marocain des affaires étrangères dans une tentative de contenir la polémique née des déclarations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de l’ONU à Genève autour des droits de l’homme au Sahara Occidental.
Devant ces nouveaux rebondissements, Abdelilah Benkirane a déclaré ce dimanche, à la chaîne d’informations «Al Arabiya», que « les intérêts communs et la fraternité entre les deux peuples, ainsi que la logique de l’histoire et de la géographie (…) sont tous des facteurs qui finiront par avoir raison des craintes entravant le dégel des relations » maroco-algériennes. Tout en reconnaissant que « la fraternité historique maroco-algérienne a été affectée négativement par le conflit du Sahara », il a relevé que le Maroc « a fait preuve de bonne foi en appelant à la réouverture des frontières », a-t-il déploré, les signaux en provenance du voisin de l’Est à ce sujet restent « insuffisants ».
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