Face aux bouleversements que connaissent beaucoup de pays, le besoin d’un état régulateur capable d’arbitrer entre les besoins économiques et sociaux, se fait de plus en plus sentir. Voilà ce qui explique certains mouvements revendicatifs qui se répandent un peu partout à travers les régions du royaume, et que les pouvoirs publiques tentent de désamorcer paisiblement. Ces expressions douloureuses doivent être perçues comme un indice de bonne santé politique dans la mesure où, un mouvement social pacifique se manifeste sous le signe d’un degré de liberté et de démocratie. Cela bien sûr quand il s’agit de contestations à caractère social et non des jacqueries instrumentalisées par des souffleurs de feu agissant avec des intentions préméditées, visant à semer des désordres et porter atteinte à la stabilité du pays.
Face à cette situation, l’État doit agir avec des réflexes de prudence et sagesse, mais aussi assumer ses responsabilités pour assurer l’ordre et la sécurité. Il s’agit de défendre, au nom de la majorité, la légitimité et la légalité ; quand la puissance publique paraît faible, c’est la débâcle ! D’où les craintes de certains milieux. Si la démocratie marocaine est bien assise, elle demeure par contre encore fragile tant que subsistent des contestations hors temps. Il n’est pas exclu de voir se déchaîner une épidémie de rage destructrice . Il appartient aujourd’hui, plus que jamais, à tous les patriotes de se mobiliser pour sauvegarder les acquis obtenus dans le cadre du contrat social ; né ce jour mémorable du 9 mars 2011 grâce à une action de pensée critique et pacifique. A la différence des transitions intervenues ailleurs, révolutions ( Tunisie – Égypte – Yémen – Syrie), interventions étrangères (Lybie – Irak), la transition marocaine quant à elle, s’est déroulée dans le cadre d’un pacte entre la monarchie et le peuple qui a approuvé massivement le projet de constitution. Pendant qu’une petite minorité de contestataires revendiquait une constituante, option qui ne peut se concevoir dans le cas du Maroc, puisqu’il s’agit d’un projet réformiste dans la continuité et sans rupture. Une révolution non sanglante, non comme l’avait prédit certains aigris. Mais dans le cadre de l’exception marocaine ; celle d’une nation dont l’histoire se conjugue à l’avenir, parce qu’elle a digéré son passé.En démocratie, le mécontentement social peut s’exprimer par le vote qui permet un changement de majorité et de politique. C’est cette même démocratie qui a hissé au pouvoir des militants du PJD issus dans leur majorité du terroir. Une clarification s’impose à certains mouvements dans la contestation revêt un caractère purement politique. Doivent-ils rester dans la contestation et assumer leur responsabilités et renoncer à toute stratégie de désordre ? Ou bien, se transformer en force de propositions concrètes dans l’interprétation que l’ont donnera sur le terrain aux engagements constitutionnels ? Pourtant, ces mouvements ont fonctionné dans un premier moment comme un électrochoc.
Ceux ci, ont contribué à mettre en marche le processus réformiste et ont banalisé des questions restées tabous. Aujourd’hui l’adhésion de la majorité à la nouvelle constitution a rendu irréversible le choix démocratique du peuple marocain.