Le patronat marocain vire au féminin

Pour la première fois dans son histoire le patronat marocain nomme une dame à sa tête. Il s’agit de la très connue Miriem Bensalah Chaqroun qui s’engage d’emblée, à faire de la CGEM, une confédération patronale « dynamique et participative», et un véritable acteur dans la conception et la mise en œuvre des politiques de développement économique du pays. Quel est le mystère derrière cette montée en puissance d’une dame qui a réussi à faire une percée inédite à la tête de la Confédération générale des entreprises du Maroc, longtemps dominée par la gente masculine. Aucune femme n’a pu accéder à la présidence de la CGEM et ce depuis sa création en octobre 1947 par le français Jean Imberti et sa marocanisation à la fin des années 50 avec la fin du protectorat ? Comme nous l’avons prédit sur notre site Labass le 23 avril dernier, Miriem Bensalah vient d’être élue ce mercredi à Casablanca, au score sans appel de 96,8 pc des voix, lors de l’assemblée générale élective de la confédération.
Miriem Bensalah sera secondée durant son mandat de trois ans renouvelable une fois, par Salah Eddine Kadmiri à la vice-présence de la Confédération patronale.
Titulaire d’un Master en finance obtenu à l’Université américaine de Dallas, Miriem Bensalah, après avoir fait son baptême de feu dans le secteur bancaire, a aiguisé son expérience au sein de la Holding familiale Holmarcom, depuis qu’elle est présidée par son frère Mohamed Hassan Bensalah. Celui-ci avait pris la succession de son père Abdelkader Bensalah décédé en 1993. Comptant pas moins de 35 filiales, réparties entre plusieurs secteurs d’activités: agroalimentaire, assurance, distribution et industrie), Holmaroc est l’un des groupes économiques qui ont leurs poids dans le PIB marocain. Après une restructuration de la holding qui était en difficulté au moment de la succession, le nouveau PDG a confié en 1990, la filiale  « Eaux Minérales d’Oulmès » à sa sœur aînée Miriem.
Après son élection à la tête de la CGEM, la nouvelle patronne des patrons marocains a sûrement du pain sur la planche et sa tâche ne parait guère des plus aisées. Elle se retrouve à présent, sur deux fronts, celui de continuer à gérer les affaires familiales mais le plus difficile, elle est appelée à conduire à bon port l’unique et puissante organisation patronale du pays et gérer avec habileté ses rapports tant avec les syndicats ouvriers qu’avec le nouveau gouvernement conduit par l’islamiste Abdelilah Benkirane.