Le festival Mawazine ne cesse d’étonner. Déjà à sa onzième édition, le festival de la capitale n’a pas pris une seule ride. Au contraire, il ne fait que gagner en maturité. Grâce non seulement à son éclectisme, mais aussi et, surtout, à son immense popularité.
Il n’y a qu’à voir les dizaines de milliers de rbatis et de slaouis qui prennent d’assaut chaque soir les scènes du festival, éparpillées dans les deux villes jumelles. Depuis le 18 mai, à la nuit tombante, enfants, jeunes et têtes grisonnantes se rendent massivement sur les théâtres et esplanades spécialement aménagés. Certains, depuis Casablanca ou Kenitra, voire de Marrakech le premier week-end, ont fait le déplacement en voiture ou par train. Chaque esplanade attire des milliers de mélomanes en même temps. C’est que la diversité qu’offre Mawazine en fait, peut être, l’unique festival au monde qui réunit, dans la même ville et en l’espace de 10 jours, les plus grands noms de la musique internationale en même temps. Maria Carey, Scorpions, Pitbull, Lenny Kravitz, LMFAO ou Jimmy Cliff appartiennent certainement à des genres musicaux différents. Mais ils sont autant de monuments de la musique moderne qui enflamment tous les publics possibles.
La diva Gloria Gaynor a inauguré le festival par un hommage à la reine décédée du Disco, Donna Summer. La musique du continent noir avec Calypso Rose, Angélique Kidj ou Ebo Taylor n’est pas en reste. Pas plus que les stars de la chanson arabe moderne du Machrek, de l’Inde de Chine, Russie, Iran et d’ailleurs. Le répertoire marocain, dans sa diversité amazighe, hassanie et arabo-africaine fait également sensation sur plusieurs scènes montées à travers Rabat et Salé. Le seul souci pour les dizaines de milliers de spectateurs, c’est le choix cornélien auquel ils doivent souvent se plier pour aller à tel concert plutôt qu’à tel autre. Les critiques du festival, qui comptaient sur l’essoufflement de ce grand rendez-vous artistique avec l’avènement du gouvernement islamiste, en ont pris pour leur grade.