L’Union de l’action féminine (UAF) a lancé, dimanche à Casablanca, une campagne baptisée « Tolérance zéro pour la violence contre les femmes », une action menée dans six autres pays arabes pour sensibiliser aux méfaits de ce phénomène social dans le sud de la Méditerranée.
La campagne est portée par des organisations de défense des droits des femmes en Algérie, en Égypte, en Jordanie, au Liban, au Maroc, en Palestine et en Tunisie, en partenariat avec le réseau «Initiatives Féministe Euromed» et avec le soutien de l’Union européenne (UE).
En marge de la cérémonie de lancement, Mme Zahra Ouardi, membre du bureau national de l’UAF et coordinatrice de la campagne au Maroc, a déploré l’absence d’avancées significatives en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, d’autant que le seul acquis, en l’occurrence la loi 103-13, reste «dérisoire et en deçà de décennies de combat des associations pour arriver à une législation globale mettant un terme à l’impunité».
De son côté, la présidente de l’UAF, Aicha Khemass, a indiqué que l’objectif de cette campagne est d’encourager un changement de mentalités tant chez le législateur, les acteurs engagés dans cette lutte que la société dans son ensemble.
Elle a insisté sur l’insuffisance de la nouvelle loi relative à la lutte contre les violences faites aux femmes, invitant les collectivités locales à fournir des efforts et prendre des mesures conséquentes pour garantir la protection et les services de base aux femmes violentées.
La campagne a démarré concomitamment dans les sept pays arabes par le déploiement de grandes affiches avec le hashtag en arabe « C’est quoi ton histoire » destinées aussi bien aux femmes qu’aux hommes.
Selon les résultats préliminaires de la deuxième enquête nationale sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes, rendues publics en mai dernier, 54,4% de femmes ont été victimes d’une forme de violence, avec un taux de prévalence de 55,8% en milieu urbain et 51,6% dans le rural.
Cette enquête, effectuée au niveau des 12 régions du Royaume entre le 2 janvier et le 10 mars 2019, précise que les groupes d’âge les plus vulnérables sont les femmes âgées de 25 à 29 ans (59,8%).