Sans surprise, les deux anciens premiers ministres algériens, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont été condamnés mardi à 15 et 12 ans de prison ferme, dans un procès pour corruption que les observateurs qualifient de scénario pour donner un semblant de légitimité à l’élection présidentielle du jeudi 12 décembre, largement contestée par la rue.
Jugés dans des affaires de corruption et d’abus de pouvoir, notamment dans l’affaire de montage d’une usine automobile, les deux ex-premiers étaient des proches du président déchu Abdelaziz Bouteflika.
Le tribunal de Sidi M’hamed à Alger, a également condamné par contumace à 20 ans de prison ferme, l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, en fuite.
Abdelmalek Sellal avait eu un malaise suite à l’annonce du procureur qui a requis une peine de 20 ans de prison ferme à son encontre, la même peine requise contre Ahmed Ouyahia.
Ce procès hors normes a été boycotté par une partie des avocats de la défense, qui ont dénoncé un simulacre de justice. La rue algérienne voit dans ce procès un règlement de comptes et une manœuvre du pouvoir pour redorer son blason, à deux jours de l’élection présidentielle du 12 décembre.