Le Maroc court actuellement le risque de perdre à tout moment sa note souveraine de BBB dans la catégorie « Investment grade ». Un avertissement vient d’être adressé ce jeudi au gouvernement Benkirane, par l’agence de notation américaine Standard and Poor’s (S&P). Celle-ci a en effet, rétrogradé sa notation sur les perspectives du pays de « stable » à « négative ». Certes, en évitant de toucher à la note souveraine du Maroc, S&P reconnaît, indirectement, à l’instar du FMI, la solidité des fondamentaux économiques du pays, met elle garde quand même, des réserves sur l’aggravation des déficits budgétaires, des comptes courants et de la baisse des avoirs extérieurs.
Dans le jargon des agences internationales de notation il s’agit d’un outlook, ce qui signifie simplement que le pays se trouve à un pas de la rétrogradation de sa note souveraine de «Investment grade» au «Speculative grade». Dans tous les cas, c’est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement marocain à l’heure où il est en train de préparer sa loi de finances 2013 sous la pression d’un climat social tendu. En Plus, le Maroc qui s’apprêtait à lever un milliard de dollars à l’international, pourrait payer à des taux d’intérêts plus élevés qu’attendu, cette levée de fonds. Pour éviter la baisse de sa note, le gouvernement marocain est sommé par l’agence S&P, d’entreprendre des réformes économiques plus osées notamment au niveau de sa caisse de compensation. S&P s’inquiète aussi pour l’absence de visibilité sur le calendrier des réformes envisagées.
Le Maroc doit réduire de manière drastique le poids des subventions des produits pétroliers et alimentaires, une action trop risquée au plan social, que les ministres de la coalition gouvernementale n’oseraient pas prendre après une première importante augmentation des prix du carburant à la pompe. En plus, la conjoncture économique nationale est loin de faciliter la tâche à Benkirane et ses coéquipiers surtout avec la baisse des IDE, des transferts des MRE, et des recettes touristiques. La flambée des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers, met plus de pression sur le budget de 2013. L’agence S&P appelle donc le gouvernement marocain à réduire son déficit budgétaire, tout en insistant sur la préservation de la paix sociale et la stabilité politique du pays. Un gouvernement averti en vaut deux.