El Ouafa subira-t-il le même sort que Aziz Rebbah ?

Le ministre de l’Education nationale, dont les sorties controversées alimentent périodiquement les débats médiatiques, vient de jeter un nouveau pavé dans la marre. Cette fois-ci, Mohamed El Ouafa a publié la liste de fonctionnaires, et même de hauts fonctionnaires de son ministère, qui continuent d’occuper illégalement des logements de fonction.

Ce terme « illégalement » signifie que des fonctionnaires indélicats refusent de quitter des appartements et des villas de fonction auxquels ils ne peuvent plus prétendre. Certains à cause de leur départ à la retraite, d’autres parce qu’ils ont déménagé dans une autre ville ou tout simplement qui refusent de remettre les clés bien qu’ils soient devenus propriétaires de leur propre maison. La liste divulguée par El Ouafa cite près de 1400 fonctionnaires et ex-commis de l’Etat. Quelques noms sont connus, comme l’ancienne ministre Latifa Labida, son directeur de cabinet ou le directeur de cabinet de l’autre ancien ministre de l’Enseignement, Ahmed Akhchichen. Tout comme les agréments de transport et d’exploitation des sables, les logements de fonction occupés abusivement sont les avatars de cette économie de rente qui continue de plomber la bonne gouvernance et le bon sens. Mais surtout, elle dévoile l’impuissance de l’Etat à dompter des créatures qu’il a lui-même mis des décennies à façonner.

Quant à lui, le ministre El Ouafa a préféré rendre publics des noms objet de tous les soupçons, que ni les démarches administratives ni les décisions de justice n’ont réussi à dissuader. Réussira-t-il à les faire plier ou subira-t-il le même sort que son collègue des transports Aziz Rebbah avec la liste des agréments de transports ?