La moralisation des débats dans l’enceinte parlementaires devient une urgence. La dernière et énième échauffourée qui a opposé le chef du gouvernement avec des parlementaires du PAM est un argument de plus pour arrêter les dégâts.
Tout le monde est au courant de l’hostilité endurcie qui oppose le PJD et son leader Abdelilah benkirane, au parti de l’opposition PAM. Mais de là à transformer le Parlement en arène pour déballer les ressentiments entre adversaires politiques, les choses semblent déborder le cadre parlementaire. De nombreux observateurs politiques jugent d’ailleurs que Abdelilah Benkirane joue sur deux tableaux, au risque de dévaloriser encore plus la politique. En profitant de sa posture de chef de gouvernement pour continuer ses querelles avec le PAM, comme du temps où il était dans l’opposition, l’islamiste Benkirane offre une image peu reluisante de la fonction gouvernementale. Ses attaques contre le parti d’opposition, lors de la séance mensuelle à la chambre des Conseillers, ressentaient l’étiquette partisane davantage que la responsabilité du chef de gouvernement.
Aussi, l’annonce par le secrétaire général du PAM, Mustapha Bakkoury de la décision de son parti de poursuivre Benkirane en justice pour diffamation et calomnie, n’a pas été une surprise. Dans le même temps, le parti d’opposition appelle le ministre islamiste de la justice Mustapha Ramid, à faire preuve de fair-play dans cette affaire. Une affaire qui rappelle la nécessité prégnante de favoriser une éthique capable de protéger le Parlement de ses propres démons partisans.