Nabil Benabdellah est convaincu que son parti sera la première victime du remaniement ministériel exigé à cor et à cri par Hamid Chabat, l’impénitent dirigeant de l’Istiqlal. Une certitude qui le conduit à chercher à défendre le maintien de la majorité actuelle à tout prix.
Les tentatives de médiation que le dirigeant du PPS se démène à faire aboutir entre les deux frères ennemis de la majorité, montre bien qu’il n’envisage plus sa carrière politique et celle de l’ancien parti communiste en dehors de la sphère conservatrice. Les multiples allusions à la « mort » de la Koutla ne passent pas inaperçue. Comme si le parti de Benabdellah considère que son appartenance à cette structure politique, aux côtés de l’USFP et de l’Istiqlal notamment, est une erreur de jeunesse. Les récents appels du Bureau politique du PPS sur l’urgence d’une réunion de la majorité pour « donner une nouveau souffle à l’expérience gouvernementale » sont éloquents. Ils signifient que, désormais, l’avenir politique du PPS de Benabdellah est lié à celui du chef du gouvernement islamiste et du PJD. Dernière illustration de la dérive conservatrice qui s’est emparée du parti de Nabil Benabdellah, c’est l’adhésion incompréhensible du PPS à la cohorte des critiques qui ont descendu en flammes le film Jérusalem-Tinghir. Un alignement d’autant plus incompréhensible de la part du parti communiste que le documentaire tire sa force de sa capacité à revisiter une partie de l’histoire des juifs au Maroc. Particulièrement ceux qui ont vécu dans des coins reculés du pays avant de suivre la vague de l’émigration vers Israël dans les années ‘60.