Le Trésorier général du Royaume, Noureddine Bensouda serait-il à l’origine du déficit budgétaire de 7,1 % enregistré par les caisses de l’Etat en 2012, alors que dans son rapport sur l’accord de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL), le Fonds Monétaire International (FMI) tablait seulement sur 6,1 de déficit budgétaire, soit 1 point au-dessus des prévisions du gouvernement. C’est la question qui taraude actuellement l’esprit des analystes de la place et qui cherchent à décortiquer les dessous des mauvaises performances de l’économie nationale. Il semble que c’est une manœuvre mal placée du trésorier général du Royaume, Noureddine Bensouda qui serait du moins en partie, à l’origine de l’aggravation du déficit budgétaire pour l’exercice 2012. D’habitude, les précédents gouvernements reportent de quelques jours, en fin d’exercice, le paiement de leurs arriérés dus aux compagnies pétrolières pour éviter de les inclure dans l’exercice financier clôturé et de les déphaser ainsi du versement des salaires des fonctionnaires. Mais le Trésorier général du Royaume avait décidé quelques jours avant la clôture de l’exercice financier 2012, de verser plus de 5 milliards de Dirhams aux compagnies pétrolières, ce qui a provoqué avec un creusement accru du déficit du compte courant et une nette réduction de la croissance. Cette décision plus ou moins controversée, avait d’ailleurs généré un manque sans précédent de liquidités chez la plupart des banques, ce qui a mis à rude épreuve Bank Al-Maghrib qui n’a résout le problème que par les moyens de bord, évitant ainsi le pire.
Tandis que le ministre de l’Economie Nizar Baraka parlait en février, de l’engagement de l’Etat à réduire le déficit de 2012 (7,1%) à 4,8% dès 2013, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdelattif Jouahri a tenu ce mardi à remettre les pendules à l’heure, en affirmant cette estimation « sera dépassée pour se situer autour de 5,5% » du PIB en 2013. Le patron de la banque centrale table sur un retour à 3% du PIB à l’horizon 2016, contre une croissance entre 4 et 5 pc du PIB et un déficit du compte courant supérieur à 7 pc en 2013.
C’est donc un tableau assez sombre que viennent de dresser au début de cette semaine, les ministres en charge des finances, ce qui risque fort de réduire la confiance des institutions financières internationales à l’endroit de l’économie marocaine.