La question de la légalisation du cannabis au Maroc, revient de nouveau au devant de la scène.
Mais cette fois-ci, c’est sérieux, c’est sous la coupole du parlement que le débat est engagé sur ce sujet tabou, à l’initiative des élus des grands partis politiques de l’opposition.
Il ne s’agit pas de légaliser la culture du Cannabis à des fins de consommation en tant que « drogue douce » comme c’est le cas aux Pays-Bas et dans d’autres pays d’Europe occidentale, mais au Maroc, grand producteur du kif, c’est surtout d’explorer les possibilités d’en faire exclusivement un usage industriel, médical et pharmaceutique.
Un débat très animé est attendu ce mercredi à l’hémicycle, où est prévue une journée d’études sur « le rôle des utilisations positives du kif pour la création d’une économie alternative ».
Organisée à l’initiative de deux groupes parlementaires du PAM et de l’Istiqlal, (opposition), verra la participation en plus des élus, de plusieurs experts et hommes politiques marocains et étrangers.
Le débat sur cette question s’imposait de lui-même et il se focalise sur l’opportunité d’élaborer éventuellement une proposition de loi pour la légalisation de cannabis.
Car, malgré tous les efforts consentis par les autorités publiques afin d’éradiquer la culture du Kif et de la remplacer par d’autres cultures autorisées, on recensait encore en 2011, quelque 47.500 hectares dédiés à cette culture, contre 134.000 en 2003.
Le chiffre d’affaires de la filière oscille entre 5 et 15 milliards de dollars, soit environ 10% du PIB du Maroc, mais dans les conditions actuelles ce sont principalement les narcotrafiquants qui en profitent.
Dans son dernier rapport publié en juin 2013, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) basé à Vienne, classait le Maroc en tête du podium, suivi de l’Afghanistan, tandis que l’Espagne et l’Algérie occupaient respectivement le 8e et 11e rang mondial parmi les pays producteurs de cannabis.
Dans les circonstances actuelles et si rien n’est fait pour éradiquer la culture du kif dans le pays ou du moins en affecter la production exclusivement à l’industrie pharmaceutique, l’image du Maroc continuera à pâtir jusqu’à nouvel ordre.