Comme prévu, le président ivoirien Alassane Ouattara a reçu, dans une atmosphère cordiale, son prédécesseur Laurent Gbagbo, ce mardi 27 juillet au palais présidentiel à Abidjan, et les deux hommes ont animé un point de presse conjoint après un entretien privé d’une trentaine de minutes.
A cette occasion, Gbagbo a évoqué le cas des prisonniers de la crise postélectorale de 2010-2011 qu’il veut voir retrouver leur liberté, comme c’est le cas pour lui-même. «J’étais leur chef de file, je suis dehors aujourd’hui et ils sont en prison. J’aimerais que le président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer », a-t-il plaidé.
L’ancien président était rentré dans son pays natal le 17 juin dernier, après avoir été acquitté, par la Cour pénale internationale (CPI), des crimes contre l’humanité liés aux événements postélectoraux qui avaient fait 3000 morts. Pour la communauté internationale, cette crise était née du refus de Gbagbo, alors président, de céder pacifiquement le pouvoir à Ouattara qui avait remporté la présidentielle de 2010.
A la demande de Gbagbo, Ouattara a répondu : «Bien sûr, il y a eu cette crise qui a créé des divergences, mais cela est derrière nous. Ce qui importe, c’est la Côte d’Ivoire, c’est la paix pour notre pays. C’est comme dis Laurent, avancer, aller de l’avant. Pour nous-mêmes bien sûr, mais aussi pour les autres générations».
La rencontre entre les deux personnalités, qui s’étaient affrontés la dernière fois lors du débat télévisé du second tour de l’élection présidentielle il y a dix ans, est qualifiée d’«historique» et devrait poser les jalons pour une réconciliation nationale prônée aussi bien par le pouvoir que par l’opposition.
«Nous avons convenu de nous revoir de temps en temps. C’est important de rétablir la confiance et que les Ivoiriens se réconcilient et se fassent confiance également », a conclu le président Ouattara.