Khalil Hachimi Idrissi, de la contestation « bon teint » à l’agence MAP

Le landerneau R’bati bruissait déjà depuis plusieurs semaines de cette probable nomination, et c’est désormais chose faite. Khalil Hachimi Idrissi, le directeur de la publication du quotidien Aujourd’hui le Maroc, aurait été nommé à la tête de l’agence officielle du Maroc, Maghreb Arabe Presse (MAP). La MAP était sans directeur depuis près d’un an, après que Ali Bouzerda aie été gentiment « sommé » de « rester chez lui » (« Ibka fedarou » en langage courant). La nomination de KHI constitue néanmoins pour beaucoup d’observateurs une véritable surprise, l’homme étant réputé tenant d’une branche plutôt « dure » en termes de traitement de l’information, et son journal étant classé à droite de l’échiquier politique. Hachimi faisait néanmoins depuis plusieurs mois un lobbying intense pour se positionner à la tête de l’agence officielle, ce qui constituerait pour lui une véritable consécration d’une carrière qui avait pourtant commencé dans la « contestation » certes modérée. A l’époque, il ya une vingtaine d’années, KHI dirigeait la rédaction et signait les éditoriaux de Maroc Hebdo International, qui était alors considéré comme le périodique le plus véhément du Maroc, dirigé par Mohammed Selhami. Certains ont néanmoins repérer assez rapidement une récupération de l’hebdomadaire par l’omnipotent Driss Basri, alors ministre d’Etat à l’intérieur, avec lequel Khalil Hachimi aurait ouvert une « courroie de communication discrète ». Soucieux de son avenir et de s’autonomiser, Khalil Hachimi Idrissi fonde « Aujourd ‘hui le Maroc » au début des années 2000, et crée dans la foulée sa société ALM Publishing. Cette dernière a un actionnariat prestigieux qui fleure bon les « montages » du début des années 2000, dans lequel Aziz Akhannouch, l’actuel ministre de l’agriculture et milliardaire Soussi, possèderait près de 34% à travers son groupe, AKWA. Après des débuts prometteurs suite à son lancement,  le titre vit une lente désaffection du public, malgré une distribution –affichée- de 20 000 exemplaires, là ou beaucoup d’observateurs indépendants estiment qu’il ne dépasserait pas les 3000. Un conflit a d’ailleurs éclaté à ce sujet  entre  Khalil Hachimi Idrissi et l’organisme autonome de certification OJD, qui estimait que les chiffres de vente qui lui étaient communiqués par ALM Publishing seraient très exagérés, ce qui avait conduit  à un affrontement majeur en 2008. Entre temps Khalil Hachimi s’était positionné pour présider  le syndicat des éditeurs de journaux , et avait, à ce titre, tenté de discréditer l’OJD. Homme de réseaux profonds et parfois obscurs, KHI est également un homme dont les coups de sang homériques font trembler ses collaborateurs, ce qui fait redouter à une MAP fragilisée par une crise de leadership récurrente son arrivée imminente. En effet, avant l’arrivée de Bouzerda, il ya deux ans, l’agence était déjà dans une situation compliquée après l’éviction mystérieuse de Mohammed Khabbachi, entre temps nommé à la tête de la communication du ministère de l’intérieur, et réputé proche de Khalil Hachimi Idrissi. C’est donc une rude tâche qui s’annonce pour le journaliste, mais

Comments are closed.