Financements occultes : Des ONG marocaines dans le box des accusés

Des ONG et associations marocaines officiellement dédiées à la défense des droits de l’homme, seraient soupçonnées de percevoir des financements occultes localement et de l’étranger.

resolution-amdhL’accusation est sortie de la bouche du ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad sur fond d’informations relayées récemment par des organes de la presse marocaine faisant état d’un financement de 2 millions de dirhams qu’aurait reçu en catimini, l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH).

Le ministre de l’intérieur a abordé ce sujet le 15 juillet dernier, devant le parlement, affirmant que les associations suspectes adoptent « une manœuvre bien étudiée visant à saper le moral des services de sécurité, notamment en présentant de faux rapports en vue de pousser des ONG internationales à prendre des positions hostiles à l’égard du Maroc ».

Les ONG et associations en question «agissent sous le couvert des droits de l’homme» et recevraient de l’étranger ou localement, des dizaines de millions de dirhams sans les déclarer. Ces donations devraient normalement être déclarées aux services compétents, dont la direction du fisc.

Pour se désinculper et dans un élan de solidarité avec l’AMDH, une cinquantaine d’ONG ont organisé, ce jeudi, une conférence de presse à Rabat, au cours de laquelle les intervenants ont protesté contre les récents propos tenus à ce sujet par Mohamed Hassad devant le Parlement.

Pour rappel, même le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Lahbib Choubani, avait dénoncé dernièrement, plusieurs ONG qui ne soumettaient pas leur gestion financière à une comptabilité ou à un audit et ne déclaraient pas auprès des services compétents, les aides reçues.

Tout en admettant qu’elles recevaient effectivement des fonds localement ou de l’étranger, les ONG marocaines des droits de l’Homme, dont l’AMDH, affirment que ces fonds sont destinés à leur fonctionnement interne.

Pour le président du Forum vérité et justice, Mustapha Manouzi, c’est une pratique « tout à fait normale ». Ces financements, soutient-il, « ne vont pas en principe contre les intérêts du pays ».
Mais selon un juriste basé à Rabat, l’accusation portée à l’endroit de ces ONG et associations est tellement grave tant elle nuit aux intérêts suprêmes de la Nation, qu’elle mérite d’être tirée au clair.