Une conférence internationale organisée à Genève par l’ONG « Africa Culture International » a condamné avec « la plus grande fermeté » le recrutement forcé des enfants dans les rangs des milices du polisario dans les camps de Tindouf, et appelé « l’Etat algérien à assumer ses responsabilités internationales afin de mettre un terme à l’utilisation d’enfants dans des actions militaires et à leur enrôlement sur son propre territoire ».
L’exploitation des enfants dans les conflits armés et leur obligation à porter les armes sont considérées par la communauté internationale comme la pire violation des Droits de l’Homme, a souligné l’ONG lors de la conférence internationale organisée dans le cadre de la 49ème session du Conseil des Droits de l’Homme, en association avec plusieurs acteurs de la société civile issus des Provinces du Sud participant à la session et présents à Genève, autour de l’enrôlement des enfants sahraouis dans les camps de Tindouf.
« L’organisation du Polisario n’hésite pas à recruter des enfants âgés de 12 à 13 ans comme soldats, et à les faire parader dans les défilés militaires. Chose qui nous a été rapportée, en tant qu’ONG travaillant dans la région, par un groupe de mères qui ont préféré garder l’anonymat de peur des représailles », a souligné l’organisation lors de cette conférence marquée par la présence de Dianko Lamine, président de l’ONG « Africa Culture ».
Pour Aïcha Duihi, présidente de l’OSPDH, les enfants soldats dans les camps de Tindouf pourraient facilement être recrutés par les organisations terroristes au Sahel et constituer un danger pour l’ensemble de la région de l’Afrique du Nord.
De son côté, Moulay Lahsen Naji, président de la CIDH, a invité le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine à assumer ses responsabilités quant à l’enrôlement par le polisario des enfants, qui constitue une violation grave de toutes les résolutions onusiennes sur les Droits de l’enfant.
Abdelaouahab Gain Brahim, président de « Africa Watch », a pour sa part affirmé que l’Algérie, pays hôte des camps de Tindouf, est un pays non démocratique géré par des Généraux qui ne reconnaissent pas les principes et les conventions onusiennes portant sur la protection des droits de l’enfant.
Le régime algérien n’a, depuis 2012, jamais présenté un rapport sur la protection des enfants sur son sol, a-t-il ajouté, invitant la société civile et la communauté internationale à renforcer le suivi de la situation des enfants dans le Monde et particulièrement dans les camps de Tindouf.
Pour sa part, Hammada Labaihi, président de la LSDDH, qui a vécu longtemps dans les camps de Tindouf, a assuré qu’il avait été envoyé à Cuba à l’âge de 9 ans où il a été endoctriné et obligé de porter et de manipuler les armes. Environ 20% des combattants du polisario avaient un âge inférieure à 16 ans, a ajouté Hammada Labbihi, soulignant que si la communauté internationale ne reconnaît pas le polisario, toute la responsabilité de l’endoctrinement et des pratiques dont souffrent les enfants dans les camps de Tindouf restent une responsabilité de l’Algérie.
Les participants à la conférence ont enfin appelé à la libération immédiate de tous les enfants enrôlés et à la responsabilisation de tout État ou organisation terroriste qui fournit au Polisario les armes et incite le Polisario à les porter.
Ils ont également exhorté les organisations internationales à protéger les enfants contraints de porter les armes dans les camps de Tindouf et à diagnostiquer leur état psychologique, appelant la communauté internationale et tous les mécanismes de l’ONU à dénoncer publiquement l’exploitation et l’enrôlement de ces enfants.