La commission mixte maroco-russe se déroule, cette année, dans un contexte particulier. Moscou, confronté à un dur embargo européen autour de la crise en Ukraine, se tourne vers le Maroc pour assurer une partie de ses approvisionnements en produits agricoles et de la pêche.
Les entretiens d’Aziz Akhannouch, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, mardi à Rabat, avec son homologue russe Nikolai Fiodorov, ont donné le ton. D’ailleurs, la réunion mercredi de la 5ème commission mixte, se déroule en présence de pas moins d’une quarantaine de responsables et opérateurs économiques, côté russe. Le président de l’Agence russe des pêches, Ilya Shestakov, en fait partie.
En même temps, une vingtaine d’exportateurs marocains d’agrumes et de produits maraîchers participent à une exposition à Moscou. Sur place dans la capitale russe, producteurs turcs, chinois et égyptiens jouent des coudes pour se positionner sur le marché de la Russie, qui importe le tiers de sa consommation alimentaire.
Toutefois, bien avant la crise russo-européenne sur l’Ukraine, Moscou était toujours un fidèle client de l’industrie agroalimentaire marocaine. La Russie représente le 2ème débouché des exportations agroalimentaires marocaines avec plus de 6%, derrière le marché de l’UE qui en absorbe près de 63%.
Une réalité confirmée par le ministre Nikolai Fiodorov, qui n’hésite pas à reconnaître que « les russes aiment bien les agrumes et le poisson marocains » pour leur grande qualité. Pa étonnant donc qu’au cours des deux dernières années, les importations russes en produits agroalimentaires marocains aient augmenté de 40%.
Mais au-delà des échanges commerciaux, Nikolai Fiodorov tient à souligner que la réunion de la commission mixte se fixe un objectif plus ambitieux. Celui « d’approfondir les relations stratégiques entre les deux pays ».