Finalement, le CESE s’est prononcé sur sa conception de la réforme des retraites en coupant la poire en deux, le gouvernement devant se satisfaire de la prolongation de l’âge de retraite à 63 ans au lieu des 65 préconisés initialement, alors que les syndicats doivent regarder la réalité de la réforme en face.
L’avis du Conseil économique, social et environnemental sous la houlette de Nizar Baraka, a été obtenu à la majorité. Il intervient au lendemain de la grève du 29 octobre, dont le projet gouvernemental de réforme des retraites était le déclencheur principal. Les syndicats entendaient faire plier l’exécutif sur la réforme controversée des retraites. Mais, en dépit de la polémique sur l’impact réel de la grève, toutes les parties sont conscientes que le système des retraites doit impérativement, et sans délai, être revu en profondeur au risque de courir droit vers la faillite.
La proposition du Conseil est assortie du relèvement du départ à la retraite à raison de 6 mois par an pendant les six prochaines années. La retraite à 65 ans reste quand même une option facultative. Elle sera accompagnée, d’après le CESE, par un intéressement sous forme d’un échelon supplémentaire devant permettre aux concernés d’améliorer le calcul de leurs pensions.
Parallèlement, le CESE propose de modifier l’augmentation du taux de cotisation de 20 à 28% préconisée par le gouvernement. Elle devrait se faire sur la base du principe de répartition d’un tiers pour l’affilié et de deux tiers pour l’Etat-employeur pour les régimes de base.
Dans une première réaction, l’Exécutif a répondu positivement à la proposition du CESE. Une réponse qui peut surprendre par sa promptitude, mais elle s’inscrit dans la logique de dialogue dont se prévaut le cabinet Benkirane. Reste à savoir quelle sera la réponse des syndicats, auxquels il sera difficile de se dérober à cette avance, d’autant que la réforme est devenue de toute évidence, inévitable.