L’opérateur public ukrainien des centrales nucléaires dénonce une cyber-attaque russe «sans précédent»

L’opérateur public ukrainien des centrales nucléaires «Energoatom» a dénoncé hier mardi, une cyber-attaque «sans précédent» contre son site nucléaire de Zaporijjia, l’attribuant au groupe russe Cyber-armée populaire. 

L’opérateur a déclaré sur les réseaux sociaux que cette cyber-attaque est « la plus puissante depuis le début de l’invasion russe » et a été mené «à partir du territoire russe» contre son site officiel. Il a expliqué que 7,25 millions de robots avaient visé son site pendant trois heures, précisant néanmoins, que cette attaque n’avait « pas eu d’impact significatif sur le travail du site d’Energoatom». 

Ces attaques, dites « par déni de service » (DDoS en anglais, pour distributed denial of service), consistent en un très grand nombre de connexions envoyées vers un nom de domaine dans l’objectif de le rendre temporairement inaccessible. 

Dans le cas d’hier, l’attaque a été lancée par la Cyber-armée populaire, un groupe prorusse de faible importance dont la chaîne Telegram compte un peu plus de 8.000 abonnés, et qui appelle régulièrement à des attaques contre des sites d’acteurs ukrainiens. 

Le groupe a simplement invité ses abonnés à surcharger, mardi en milieu de journée, le site officiel d’Energoatom, en renvoyant vers des instructions détaillées pour participer à une attaque de DDoS. 

L’Ukraine compte quatre centrales nucléaires, qui fournissaient, avant l’invasion, environ la moitié de la production électrique de ce vaste pays situé à la frontière de l’Union européenne. 

Le pays a déjà été le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire en 1986, lorsqu’un réacteur de sa centrale de Tchernobyl, dans le Nord, avait explosé, contaminant une bonne partie des pays de l’Europe. 

Par ailleurs, des combats ont lieu actuellement autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, située dans le sud de l’Ukraine, et occupée par les troupes russes depuis mars, peu après le lancement de l’invasion de l’Ukraine le 24 février. Plusieurs frappes, dont Moscou et Kiev se rejettent mutuellement la responsabilité, ont visé cette installation nucléaire, faisant craindre une nouvelle catastrophe nucléaire.