Le milliardaire marocain, Miloud Chaabi a abandonné ce lundi sa casquette de parlementaire en présentant sa démission au président de la chambre des représentants, Rachid Talbi Alami.
Selon des sources concordantes, le richissime homme d’affaires a pris cette décision pour des raisons d’âge et de santé. Aujourd’hui âgé de 85 ans, Chaabi aurait confié à son entourage, qu’il n’était plus disposé à préserver son assiduité au Parlement et s’occuper en même temps de ses nombreuses affaires.
Ce qui a précipité la démission de Chaabi, c’est l’introduction en cours dans la chambre des représentants du vote électronique et le contrôle de la présence des députés grâce à une carte digitale.
Le bureau de la chambre des représentants a approuvé la démission du doyen des députés, qui présidait jusqu’à ce jour, un groupe parlementaire composé de cinq députés ayant remporté des sièges aux dernières législatives de 2011.
Le poste sera déclaré vacant une fois la démission de Chaabi est validée par la Chambre constitutionnelle.
L’homme qui n’était qu’un petit berger dans un patelin perdu à Chiadma près d’Essaouira, est aujourd’hui aux commandes d’un grand empire brassant l’immobilier et le BTP, l’industrie des matériaux de construction, la grande distribution et les services (hôtellerie).
Après avoir fui à un âge précoce son village natal, haj Miloud Chaabi a longtemps vagabondé avant d’élire domicile à Kénitra, où il décrocha son premier emploi d’ouvrier maçon. En 1986, il monte avec des amis maçons sa première entreprise qui sera le noyau de sa société «Chaabi Lil Iskane » qui est actuellement l’un des grands groupes immobiliers au Maroc.
Entretemps, il s’est introduit dans le monde de la politique notamment par son adhésion au Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) et ses candidatures à de nombreuses élections législatives, communales et régionales.
Miloud gravit ainsi petit à petit les échelons, pour devenir 60 ans après, l’une des trois grandes fortunes du Royaume. En 2013, la fortune de Chaabi était estimée par Forbes, à environ 2,3 milliards de dollars, faisant de lui la deuxième plus grosse fortune au Maroc après Othman Benjelloun, PDG de finance.com et BMCE Bank (3,1 milliards de dollars) et devant Anas Sefrioui, PDG du groupe Addoha (1.6 milliard de dollars)
Ce self-made man que même l’âge avancé (85 ans) ne l’empêche pas de continuer à gérer sa holding tentaculaire, a été désigné en 2010, par la Maison-Blanche, comme l’une des 250 Success-stories du monde arabe et musulman.
Son groupe Ynna Holding compte actuellement une vingtaine de grandes sociétés, dont certaines domiciliées en Afrique. Avec un chiffre d’affaires estimé à 968 millions d’euros en 2012, la holding est classée 33e en Afrique du Nord, et 129e en Afrique.
L’abandon par Haj Miloud Chaabi, de son statut de parlementaire, n’est certainement qu’un premier pas vers un divorce irrévocable avec le monde de la politique sur la voie d’une proche retraite bien méritée.