Burkina Faso : Au moins 35 civils tués dans une nouvelle attaque dans le nord du pays

L’explosion d’un engin artisanal au passage d’un convoi de ravitaillement dans le nord du Burkina Faso hier lundi a fait au moins 35 civils tués et 37 autres blessés. 

Le lieutenant-colonel Rodolphe Sorgho, gouverneur de la région du Sahel, a indiqué dans un communiqué qu’ « un véhicule transportant des civils dans ledit convoi a explosé au contact d’un engin explosif improvisé » et que « le bilan provisoire à 17 heures (GMT et locales) faisait état de 35 morts et 37 blessés, tous civils ». 

Le communiqué précise que le convoi quittait le nord du pays pour aller vers la capitale Ouagadougou. Ces convois, escortés par l’armée, ravitaillent des villes du nord soumises à un blocus de groupes djihadistes. Une source sécuritaire a rapporté que le convoi de ravitaillement qui a été attaqué hier était composé de conducteurs civils et de commerçants. 

Un habitant de Djibo, une des deux grandes villes du nord du Burkina Faso, a également rapporté qu’il y avait plusieurs dizaines de véhicules dont des camions et des cars de transport en commun, et que les victimes sont essentiellement des commerçants qui partaient s’approvisionner à Ouagadougou et des élèves qui regagnaient la capitale pour la prochaine rentrée scolaire. 

Confronté à la violence de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, en particulier dans le nord et dans l’est, le Burkina Faso est régulièrement endeuillé. Les violences dans le pays ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. 

Depuis l’an dernier, le Burkina Faso est devenu l’épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d’attaques meurtrières qu’au Mali ou au Niger en 2021, selon l’ONG Acled. Selon des chiffres officiels, plus de 40% du territoire est hors de contrôle de l’Etat. 

Le 24 janvier dernier, des militaires ont pris le pouvoir dans un putsch assurant vouloir faire de la sécurité leur priorité. Mais les attaques restent nombreuses depuis le début de l’année, à l’image du massacre de Seytanga, toujours dans le nord du pays, en juin dernier, où 86 civils avaient été tués.