Pékin va acheter du gaz russe en roubles et en yuans

Le géant gazier Gazprom a annoncé hier mardi la signature d’un accord en vertu duquel la Chine paiera désormais ses contrats en yuans et en roubles, en lieu et place du dollar, une façon pour les deux pays de montrer leur opposition à la politique étrangère américaine et contourner les sanctions occidentales vis-à-vis de Moscou. 

De nouveaux contrats d’achat et de vente de gaz à long terme via le gazoduc « Force de Sibérie » à destination de la Chine ont été conclus. Moscou a commencé à livrer du gaz à partir de ce gazoduc de plus de 3 000 kilomètres fin 2019. Le raccordement de l’important champ gazier russe Kovykta « avant la fin de l’année » au gazoduc « Force de Sibérie » permettra, selon Gazprom, d’ « augmenter le volume des livraisons de gaz à la Chine en 2023 ». 

Début février, avant le début des combats en Ukraine, la Russie avait signé avec Pékin un accord prévoyant la livraison de 10 milliards de mètres-cubes par an, évalué à 37.5 milliards de dollars sur 25 ans, sur la base d’un prix de 150 dollars pour 1 000 mètres-cubes. 

Entre janvier et août 2022, Gazprom a extrait 288.1 milliards de mètres-cubes de gaz, soit une baisse de 14.6% sur un an, selon des données préliminaires publiés le 1er septembre. Si Gazprom reconnaît cette baisse, le géant gazier russe affirme que les exportations de gaz vers la Chine, elles, « dépassent régulièrement les quantités contractuelles journalières », mais sans donner de chiffres précis. 

Moscou et Pékin cherchent à s’émanciper du dollar au moment où leurs relations avec Washington sont au plus bas, au milieu de fortes tensions au sujet de l’énergie entre l’Occident et Moscou, plus de six mois après le début de l’offensive russe en Ukraine. 

A long terme, Moscou doit absolument trouver de nouveaux débouchés pour le gaz, car l’Union européenne ne lui en achète plus. Si la Chine reste sa principale alternative, elle ne saurait à elle seule lui garantir des revenus équivalents.