Maria Jesus Montero, la ministre espagnole du Budget, a annoncé hier jeudi que l’impôt sur le revenu serait réduit pour tous ceux gagnant un salaire inférieur à 21 000 euros par an, soit un contribuable sur deux, et qu’il sera créé un « impôt de solidarité sur les grandes fortunes », temporaire et exceptionnel, ciblant les contribuables disposant d’un patrimoine net supérieur à 3 millions d’euros, soit 0.1% d’entre eux.
La baisse de l’impôt sur le revenu pour les personnes gagnant un salaire inférieur à 21 000 euros par an sera effective à partir de l’année prochaine. Son montant est évalué à 1.9 milliard d’euros sur deux ans. Cette mesure a pour objectif d’alléger la facture des ménages espagnols soumis à une forte inflation.
Et c’est pour la financer que l’ « impôt de solidarité sur les grandes fortunes » a été décidé, une mesure qui sera en vigueur en 2023 et 2024, et qui devrait rapporter 1.5 milliard d’euro sur deux ans.
Mais en face, profitant de la très forte décentralisation de l’Espagne où les régions sont dotées de larges compétences, notamment en matière fiscale, le Parti populaire (PP) de droite conservatrice, principale formation d’opposition, a annoncé des baisses d’impôts sur la fortune dans plusieurs régions qu’ils gouvernent.
Ces décisions ne sont pas au goût de la gauche qui a dénoncé une politique de « dumping fiscal » rompant l’équilibre entre les territoires, à un moment où l’Espagne fait face à de nombreuses dépenses.
L’inflation a ralenti à 9% en septembre après avoir franchi la barre des 10% pendant trois mois. Et le pays se doit de trouver des sources de financement alors que les mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages se multiplient ces derniers mois.
Le gouvernement a notamment mis en place des subventions sur le carburant, la prise en charge d’une partie des abonnements de transport public, et une hausse des retraites. Début septembre, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a également annoncé une baisse de la TVA sur le gaz de 21% à 5% à partir d’octobre et jusqu’à la fin de l’année, une baisse qu’il est prêt à prolonger l’année prochaine, alors que les prix de l’énergie ne cessent de grimper.
Le chef du gouvernement a estimé que les différents plans d’aide représentent un coût total de près de 30 milliards d’euros, soit l’équivalent de 2.3% du Produit Intérieur Brut du pays.