ONU: À Genève 15 ONGs « sérieusement préoccupés par les violations flagrantes des droits de l’Homme en Algérie »

Plusieurs ONG des Droits de l’Homme se sont déclarées « sérieusement préoccupées par les violations flagrantes des droits de l’Homme en Algérie », tout en se félicitant des recommandations faites par les Etats lors de l’Examen Périodique Universel (EPU) de l’Algérie, le 11 novembre devant le Conseil des Droits de l’Homme à Genève, et qui ont porté sur les violations de la liberté d’opinion et d’expression et de la liberté des médias, la traite humaine et les violations systématiques des droits des migrants.

À l’issue de la table ronde organisée le 14 novembre à la maison des associations à Genève, 15 ONGs ont publié une Déclaration conjointe, dans laquelle elles pointent aussi la non-conformité du Conseil des Droits de l’Homme algérien avec les Principes de Paris et recommandent l’abrogation des amendements de l’article 87 bis du Code Pénal algérien qui contiennent une définition vaste du terrorisme.

Dans cette Déclaration conjointe, ONGs accréditées, associations de protection des DH, experts de la migration, universitaires et défenseurs des droits de l’Homme pointent également la non-conformité de la législation algérienne avec les conventions internationales ratifiées et recommandent la ratification de certains instruments internationaux, tels que la Convention Internationale pour la Protection de toutes les Personnes contre les Disparitions Forcées, le Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture.

Elles dénoncent, en outre, l’enrôlement des enfants dans les camps de Tindouf et soulignent la nécessité de coopérer avec le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour le sort des enfants en conflit armé, tout en condamnant la dévolution des pouvoirs militaires, administratifs et judiciaire au front polisario.

Elles font porter à l’armée algérienne la responsabilité de l’augmentation des violations graves des Droits de l’Homme dans les camps de Tindouf.

Ces ONGs suivent avec inquiétude les représailles que subissent les 250 détenus d’opinion accusés de terrorisme en Algérie.

La Déclaration indique aussi que ces ONGs demeurent profondément outrées par l’expulsion massive de plus de 17 000 migrants subsahariens.

Les 15 ONGs exhortent l’Algérie à accepter les recommandations des Etats relatives au respect des libertés d’expression, d’opinion, d’association, de réunion pacifique et de religion et appellent à la libération des 250 prisonniers d’opinion détenus en vertu des accusations de terrorisme.

Elles exhortent le gouvernement algérien de cesser les pratiques d’expulsion systématique des migrants en les abandonnant au « point zéro » dans le désert et demandent à l’Algérie, en tant que membre récemment élu au Conseil des Droits de l’Homme, de respecter ses obligations internationales par la ratification des Conventions et Protocoles.

Ces ONGs appellent le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l’ONU à veiller au respect du caractère civil des camps de Tindouf et à veiller au recensement de la population, et invitent le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) de l’ONU à instaurer des programmes de réhabilitation en faveur des enfants soldats dans les Camps Tindouf et à les faire bénéficier de mesures spécifiques de protection contre leur exploitation par les groupes terroristes œuvrant dans la région du Sahel et du Sahara.