Le Maroc est la première destination des prêts de la Banque africaine de développement (BAD), dont le président Dr. Donald Kaberuka s’en félicite d’ailleurs, surtout que les investissements vont en priorité dans les projets d’infrastructures.
Un domaine auquel la BAD consacre le plus gros de ses financements en Afrique. Le Fonds Africa 50 de la banque panafricaine, qui sera basé dans la place financière casablancaise, Casablanca Finance City (CFC), en est l’illustration. Doté d’un capital initial de 3 milliards d’euros, dont 500 millions seront injectés par la BAD, le Fonds Africa 50 se fixe pour objectif d’accompagner le développement des infrastructures en Afrique, maillon faible de l’économie du contient.
Le Maroc marque le même intérêt pour les infrastructures, avec quelque 25 milliards DH investis par la BAD, dont 70 % vont aux infrastructures. Il était donc normal que le gouvernement commande à la banque africaine un « Diagnostic de croissance ». Cette étude relève les contraintes qui entravent une croissance plus soutenue, en mesure d’impulser la mutation structurelle de l’économie.
Ceci, en prévision notamment du 2ème programme américain, le Millenium Challenge Corporation (MCC). Ce qui explique la présence de l’ambassadeur des Etats unis à Rabat, Dwight Bush aux côtés du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et du président de la BAD lors de la présentation de ce rapport.
Si les observations relevées dans l’analyse ne sont pas nouvelles, elles insistent néanmoins sur l’importance de corriger les obstacles pour libérer les énergies et accélérer la croissance de l’économie marocaine. En tête des freins à une croissance forte et durable, on retrouve sans surprise le problème du système d’enseignement et de formation qui ne favorise pas la valorisation du capital humain et l’adéquation formation-emploi.
Le système judiciaire n’est pas en reste, ni d’ailleurs le régime fiscal qui sont des secteurs essentiels, mais peu propices à l’épanouissement des activités économiques au Maroc. Pourtant, la réforme de ces secteurs clés est en chantier depuis des années pour certains. Mais dans ces domaines, le gouvernement tarde à concrétiser ses principales promesses électorales.