La hausse « inexpliquée » du montant de la subvention publique du gaz butane réanime les débats à l’hémicycle autour de l’avenir de la Caisse de compensation.
Des députés du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) ont tiré à boulets rouges mardi, à la Chambre des représentants, sur le ministre délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance, Mohamed El Ouafa auquel ils ont demandé des explications sur la progression injustifiée de la hausse des subventions publiques allouées au gaz butane.
Pour ces députés, cette hausse n’est point justifiable surtout au moment où le gouvernement s’efforce encore à réduire les charges de la Caisse. Ils ont dénoncé ce qu’ils qualifient de manœuvres visant à « gonfler les fonds de compensation alors que les prix de ces produits (pétroliers) à l’international s’inscrivent dans une tendance baissière».
S’appuyant sur des rapports médiatiques, le président du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouano a fustigé la hausse de la subvention du gaz butane qui, a-t-il déploré, continue à absorber des fonds importants supplémentaires. Selon les prévisions pour l’exercice 2015, cette charge devrait avoisiner les 16 milliards DH, contre 13,7 milliards DH en 2013, soit 83 DH pour chaque bonbonne de 12 kg, vendue sur le marché national.
De janvier à juillet 2014, la facture du gaz butane a grossi à la même date, de 13%, engloutissant près de 45% des subventions globales chiffrés à 19,37 milliards de DH, en baisse de 8% grâce à la décompensation du gasoil et de l’essence.
L’interpellation d’El Ouafa par les députés du PJD, intervient quelques jours seulement après les rumeurs relayées par les médias, faisant état de la suppression avant septembre 2015, de la subvention publique du gaz butane, du sucre et de la farine, que le chef du gouvernement s’est empressé de démentir. Benkirane a néanmoins reconnu l’existence d’une étude en cours pour la réforme ou le démantèlement du système de la compensation.
En attendant que le gouvernement trouve la formule magique pour la décompensation des produits subventionnés, le débat au parlement comme au sein de la majorité gouvernementale qui s’accorde à dire que ces subventions profitent plus à l’hôtellerie, la restauration et l’agriculture/aviculture qu’aux ménages toute classe confondue.