Le nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale ravive les tensions à l’esplanade des Mosquées

A la surprise générale, le nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir s’est rendu hier mardi matin sur l’esplanade des Mosquées, dans la vieille ville de Jérusalem, s’adonnant à l’oraison alors que démarrait une journée de jeûne pour les juifs qui commémoraient le siège de Jérusalem par les Babyloniens. 

Le nouveau ministre a annoncé son intention de revenir tous les mois sur le mont du Temple. Si aucune tension significative n’a été relevée dans les rues de la vieille ville de Jérusalem, en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza et que l’armée israélienne a annoncé ne pas avoir pris de mesures de protection aérienne supplémentaires, les réactions palestiniennes au déplacement d’Itamar Ben Gvir ont été nombreuses et virulentes. 

Le porte-parole du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déploré une provocation contre le « peuple palestinien », alors que le mouvement Hamas dénonçait «un crime». 

La plupart des pays de la région comme l’Arabie saoudite, le Qatar ou encore les Emirats arabes unis ont eux aussi dénoncé la visite. Même la Maison Blanche a mis en garde contre « toute action unilatérale qui mettrait en danger le statu quo de 1967 ». 

Située dans la partie Est de Jérusalem occupée par Israël mais sa gestion confiée à la Jordanie, l’esplanade des Mosquées, ou mont du Temple, lieu sacré pour les Juifs comme pour les Musulmans, est au cœur de toutes les tensions qui agitent les populations de cette partie du Proche-Orient. 

Un statu quo en vigueur depuis 1967 prévoit que seuls les musulmans peuvent y prier, les juifs ayant uniquement le droit de le visiter et les principales factions palestiniennes comme le Hamas, le Fatah ou le Jihad islamique répètent régulièrement qu’elles considèrent la violation de ce fragile équilibre comme un point de non-retour. C’est d’ailleurs la visite en 2000, d’Ariel Sharon au mont du Temple qui avait déclenché la Seconde Intifada palestinienne. 

Or, aujourd’hui, des juifs ultraorthodoxes revendiquent eux aussi la possibilité d’y faire des célébrations publiques. Et la reconquête du mont du Temple est un des principaux objectifs des sionistes religieux, le mouvement auquel appartient Itamar Ben Gvir.