Burkina Faso : situation confuse autour de l’avenir des forces françaises dans le pays

Lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion du 60ème anniversaire du traité de réconciliation entre la France et l’Allemagne depuis Paris, le président français Emmanuel Macron a réagi hier dimanche aux annonces de l’Agence d’information burkinabé d’une demande de départ des troupes françaises de ce pays du Sahel en demandant des « éclaircissements » au président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré.

Selon l’Agence d’information burkinabé (AIB), le gouvernement aurait dénoncé la semaine dernière l’accord qui régit depuis 2018 la présence des troupes françaises dans le pays et aurait « acté le départ de l’armée française de son territoire ». Les 400 membres des forces spéciales de l’opération Sabre auraient donc un mois pour plier bagages.

Selon l’AFP, qui cite une source proche du gouvernement burkinabé, il existe en effet une lettre dans laquelle le ministère des Affaires étrangères burkinabé « dénonce et met fin dans son entièreté à l’accord » du 17 décembre 2018 « relatif au statut des forces armées françaises intervenant » dans le pays sahélien. Mais la source diplomatique burkinabé à l’origine de cette information n’est pour l’instant pas en mesure de confirmer que Paris a accusé réception de cette lettre.

L’information de l’AIB intervient alors que se multiplient les rassemblements populaires contre la présence militaire française, particulièrement depuis le putsch de septembre dernier. Au début du mois de janvier, les autorités de transition demandaient le départ de l’ambassadeur de France du territoire, après que celui-ci ait notamment fait état de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.

Le Burkina Faso héberge actuellement un contingent de près de 400 forces spéciales françaises, la force Sabre. Mais depuis son arrivée au pouvoir en septembre à la faveur d’un putsch, le deuxième en huit mois, le capitaine Traoré et son gouvernement ont manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats, notamment en matière de lutte contre le djihadisme, qui mine ce pays depuis 2015. Et parmi les nouveaux partenaires envisagés par Ouagadougou, la question d’un éventuel rapprochement avec la Russie est régulièrement évoquée.