Le New York Times a dévoilé dimanche dernier les résultats d’une enquête selon lesquels six colis explosifs reçus à la fin de l’année 2022 auraient été envoyés par un groupe suprémaciste lié au renseignement militaire de Moscou, dans une sorte d’avertissement aux Occidentaux qui soutiennent l’Ukraine.
D’après des officiels américains et espagnols interrogés par le New York Times sous couvert d’anonymat, des agents du GRU, le principal service russe de renseignement militaire, auraient utilisé des membres du groupuscule paramilitaire ultranationaliste et suprémaciste russe Mouvement impérial russe pour envoyer au moins six lettres piégées entre fin novembre et début décembre 2022, au moment où des membres hauts placés dans son organigramme étaient se trouvaient dans le pays.
Des lettres piégées auraient ainsi été envoyées à des personnalités espagnoles de premier plan fin 2022, dont le Premier ministre Pedro Sanchez. Ces lettres n’ont pas fait de victime, excepté un employé de l’ambassade d’Ukraine qui a été blessé aux doigts lors de l’explosion. En raison des cibles choisies par les terroristes, un lien avec la guerre en Ukraine était rapidement devenu la piste principale des enquêteurs espagnols.
En effet, outre la résidence du Premier ministre, le ministère de la Défense, l’ambassade des Etats-Unis et celle d’Ukraine ont également reçu des plis explosifs. Instalaza, une entreprise d’armement qui a fourni des lance-grenades à l’Ukraine, a également été visée par cette campagne qualifiée de « terroriste » par Madrid.
Fondé en 2002 à Saint-Pétersbourg, le Mouvement impérial russe, groupuscule décrit comme ultra-nationaliste, raciste, antisémite, et qui prône le retour d’un tsar à la tête de la Russie, a été le premier mouvement d’extrême-droite, à avoir été inscrit sur la liste américaine des organisations terroristes en 2020. Il s’est déjà illustré à plusieurs reprises par des actes de violences, que ce soit en 2014 en Ukraine ou ensuite en Libye et en Syrie.