Venezuela : L’opposition fixe une date pour ses primaires

Jesus Maria Casal, président de la commission nationale des primaires, a annoncé cette semaine la décision de l’opposition vénézuélienne, divisée, de fixer au 22 octobre prochain, la tenue d’une primaire destinée à désigner le candidat à la présidentielle qui affrontera en 2024 l’actuel chef de l’Etat Nicolas Maduro. 

Au-delà de la date des primaires, l’opposition doit encore régler des questions en suspens, comme la mise à jour du registre des électeurs, le vote à l’étranger et les inéligibilités. Jesus Maria Casal a affirmé que les opposants faisant l’objet d’une interdiction d’exercer une fonction publique pourront se présenter à la primaire, bien que cela ne garantisse pas qu’ils puissent effectivement s’inscrire comme candidats à la présidentielle. 

Ces interdictions s’appliquent à plusieurs candidats potentiels à la présidentielle qui ont été disqualifiés pour corruption ou car ils font l’objet de procédures pénales. .Juan Guaido, qui n’a pas confirmé sa candidature, fait l’objet d’une enquête du parquet, et Henrique Capriles, deux fois candidat à la présidentielle, est frappé de quinze ans d’interdiction d’exercer une fonction publique depuis 2017 en raison d’ « irrégularités administratives ». 

Selon un sondage du cabinet de conseil ORC, 24% des électeurs souhaitent participer à la primaire. Juan Guaido obtiendrait 10.7% des suffrages, loin derrière Maria Corina Machado, de l’aile la plus radicale de l’opposition, avec 35.4%. 

D’ici à la présidentielle prévue en 2024, l’opposition doit surmonter de profondes divisions, notamment depuis qu’elle a mis fin en janvier à la « présidence » et au « gouvernement intérimaire » de Juan Guaido, qui s’était autoproclamé président par intérim en janvier 2019 mais n’a pas réussi à évincer Nicolas Maduro du pouvoir malgré un large soutien international. Mais ce soutien s’était étiolé au fur et à mesure que l’expérience paraissait vaine. 

La principale coalition de partis d’opposition a boycotté le vote présidentiel de 2018 lorsque Maduro a été réélu, une victoire qu’eux et des pays dont les Etats-Unis considèrent comme frauduleuse. Maduro, qui jouit de relations renouvelées avec ses voisins, la Colombie et le Brésil, et dont certaines restrictions américaines sur l’industrie pétrolière ont été assouplies, n’a pas encore fixé de date pour le vote de 2024 et a laissé entendre qu’il pourrait être avancé.