La Russie suspend sa participation au traité New Start sur la réduction des armes nucléaires

Le président russe, Vladimir Poutine a annoncé hier mardi dans son discours annuel devant le Parlement, la suspension de la participation de la Russie au traité de réduction des armes stratégiques «New Start», tout en précisant que son pays continuerait de respecter la limitation imposée à son arsenal nucléaire par ce même traité.

Le président russe a justifié cette décision par le fait que la Russie ne peut pas effectuer d’inspections pour vérifier l’application du traité par les pays occidentaux. 

Le chef du Kremlin a insisté sur le fait que son pays ne se retirait pas du traité mais qu’il suspendait sa participation, dans l’attente de savoir «ce que veulent les pays de l’Otan comme la France et le Royaume-Uni». 

Dans son discours d’une heure et quarante-cinq minutes, Vladimir Poutine a émis de nouvelles menaces nucléaires implicites envers les pays occidentaux qui soutiennent l’Ukraine, en annonçant l’entrée en service de nouveaux missiles et en ouvrant la porte à une reprise des essais nucléaires russes si les Etats-Unis devraient en faire de même. 

L’annonce de Vladimir Poutine, qui aggrave la rupture avec l’Occident accusé d’avoir provoqué une escalade du conflit en Ukraine, lui a aussitôt valu les critiques de Washington et de l’Otan, dont le secrétaire général, Jens Stoltenberg a dit regretter la décision de la Russie et l’a invitée à reconsidérer sa position. 

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken a pour sa part dénoncé une annonce «malheureuse et irresponsable», et a déclaré que les Etats-Unis prendraient toujours les mesures nécessaires à leur sécurité et à celle de leurs alliés, tout en demeurant ouverts au dialogue sur ce sujet. 

La France et le Royaume-Uni, deux autres puissances nucléaires, ont respectivement appelé Moscou à revenir sur sa décision irréfléchie et à faire preuve de responsabilité. 

Le traité New Start, signé en 2010 et qui doit expirer en 2026, limite à 1.550 le nombre de têtes nucléaires que les deux anciennes superpuissances de l’époque de la Guerre froide, les Etats-Unis et l’ancienne Unions Soviétique (URSS) peuvent déployer dans des missiles balistiques intercontinentaux, des sous-marins lance-missiles ou des bombardiers stratégiques.