Nucléaire iranien : Téhéran à un pas du seuil de la fabrication d’une bombe atomique

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a affirmé dans son dernier rapport publié hier mardi, que l’Iran poursuit à grande vitesse son programme d’enrichissement d’uranium et qu’elle a détecté des particules d’uranium enrichi à 83,7%, un seuil proche du niveau de 90% utilisé pour la fabrication de l’arme atomique. 

Ce rapport soutient que les stocks d’uranium enrichi en Iran dépassent désormais de 18 fois la limite autorisée par l’accord nucléaire de 2015, que Téhéran possède notamment 87 kilogrammes d’uranium enrichi à 60%, et surtout que l’agence onusienne a détecté des particules d’uranium enrichi à un niveau proche de 90%, seuil nécessaire pour produire une bombe atomique. 

L’instance onusienne a précisé que ces particules ont été découvertes à la suite de la collecte d’échantillons en janvier dans l’usine souterraine de Fordo. L’AIEA, qui n’a toutefois pu affirmer à ce stade si ce seuil a été atteint accidentellement ou volontairement, a demandé « des clarifications » et « les discussions sont toujours en cours » pour déterminer l’origine. 

Ces nouveaux chiffres alarment les pays occidentaux. Hier mardi, lors d’une audience de la Chambre des Représentants, un haut responsable du département américain de la Défense Colin Kahl a estimé que l’Iran pourrait fabriquer suffisamment de matière fissile pour une bombe nucléaire en « environ 12 jours ». 

Le rapport de l’AIEA sera officiellement présenté la semaine prochaine lors du Conseil des gouverneurs à Vienne, mais, déjà, l’Iran a rejeté les accusations de l’AIEA. 

Behrouz Kamalvandi, le porte-parole de l’Organisation de l’énergie nucléaire iranienne, a affirmé que seulement deux ou trois petites particules avec un enrichissement supérieur à 84% avaient été détectées dans le site de Fordoo, suite à des « fluctuations involontaires », ce qui serait normal. Téhéran avait affirmé la semaine dernière, «n’avoir pas fait de tentative pour enrichir au-delà de 60%» son uranium. 

L’AIEA a publié son rapport à l’approche d’un nouveau déplacement de son chef, Rafael Grossi, à Téhéran. La République islamique, qui nie vouloir se doter de l’arme atomique, s’est clairement refusée à une limitation de son programme nucléaire tant que les Etats-Unis n’accepteront pas de lever les sanctions qui lui ont été imposées ces dernières années.