Syrie : Damas proteste contre la visite du chef d’état-major américain en zone kurde

Damas a condamné hier dimanche la visite surprise samedi dernier, du plus haut gradé de l’armée américaine, le général Mark Milley, sur une base militaire dans le Nord-est de la Syrie tenu par les forces kurdes, la qualifiant, selon les médias d’Etat, d’«illégale». 

Cité par l’agence de presse officielle Sana, un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré que cette visite était «une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité» du pays, et a appelé «l’administration américaine à cesser immédiatement ses violations systématiques et continues du droit international et son soutien aux groupes armés séparatistes». 

Le samedi 4 mars, le Général Mark Milley a rencontré des troupes américaines stationnées dans le Nord-est syrien, une région contrôlée par les Forces démocratiques syrienne (FDS), dominées par les Kurdes. 

Selon son porte-parole, Dave Butler, c’est le premier voyage du général américain en Syrie en tant que chef d’état-major des armées, poste qu’il occupe depuis 2019. 

La coalition internationale anti-djihadiste dirigée par les Etats-Unis soutient les FDS, fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique, chassé de ses fiefs en Syrie en 2019 mais qui continue à mener des attaques meurtrières dans le pays. Quelque 900 soldats américains sont déployés dans plusieurs bases dans le Nord-est de la Syrie. 

Le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad un des alliés de la Russie dans la région, considère le déploiement des forces américaines dans cette région comme une « occupation » et accuse en réalité ces troupes de piller les ressources naturelles du pays, évacuant le pétrole syrien via leurs bases en Irak.

Cette accusation a été récemment appuyée par la diplomatie chinoise qui a condamné fin janvier, par la voix de son porte-parole, le «banditisme» des forces américaines en Syrie.

Damas accuse également les forces kurdes alliées des Etats-Unis de «tendances séparatistes». Les responsables kurdes nient toute aspiration séparatiste et affirment qu’ils cherchent à préserver leur autonomie, que Damas ne reconnaît pas.